
La peur donne « la force pour nous battre », dit la députée ukrainienne Lesia Vasylenko
Radio-Canada
La députée ukrainienne Lesia Vasylenko croit que la crainte de voir son pays disparaître à cause des attaques russes donne du courage à la population, qui tient tête à Moscou depuis 11 jours.
Les Ukrainiens ont peur d’être complètement effacés du monde, d’être écrasés par l’offensive russe, qui a déjà causé la mort de centaines de civils, a-t-elle déclaré dimanche en entrevue à Tout le monde en parle. C’est cette peur qui nous donne de la force pour nous battre, a-t-elle ajouté, puisqu’on se bat pour la vie, on se bat pour exister, pour notre propre existence.
La politicienne et mère de trois enfants a pris les armes et est restée à Kiev, la capitale ukrainienne et sa ville natale, pour la défendre.
Je n’ai pas d’autres choix, a-t-elle assuré lors de l'entrevue en visioconférence. J’ai eu mes trois enfants ici et je veux qu’ils aient le choix de vivre en Ukraine, dans une Ukraine libre, indépendante, et vraiment forte.
Pour l’instant, le plus difficile pour moi c’est de ne pas pouvoir leur dire quand je serai avec eux, quand je pourrai les rejoindre, a-t-elle expliqué.
Mme Vasylenko a peu d’espoir qu’il y ait une résolution diplomatique du conflit, estimant que le président russe, Vladimir Poutine, n’est pas digne de confiance. Elle réclame plutôt un soutien plus important de la part des pays membres de l’Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN.
Nous les Ukrainiens comprenons tous les sacrifices que nos pays partenaires ont dû faire pour aider l’Ukraine, a-t-elle dit. Mais ce n’est vraiment pas assez si on veut vivre dans un monde sans 3e guerre mondiale. On doit faire plus et on peut faire plus.
« C’est ce qu’on demande à nos pays partenaires : soit de nous donner plus de moyens, plus d’armes, ou d’être là avec nous, épaules à épaules, en se battant avec les soldats ukrainiens. »
Selon elle, quelque 20 000 volontaires du monde entier se sont déjà engagés avec l’Ukraine et sont en route pour participer à l’effort de guerre à la suite de l’appel du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.