La petite révolution de Phil Bourg
Radio-Canada
SCÈNE LOCALE / Phil Bourg n’a pas perdu de temps avant de lancer un deuxième album. Quelques mois après la sortie d'ICI (01001001⏎ 01000011⏎ 01001001), il présente La face cachée, un opus complémentaire au premier.
Le premier album est tellement sérieux, très dark, très sombre. L’image est léchée, ç'a été travaillé pendant trois ans, pratiquement. Je voulais montrer au monde une autre partie de moi qui est beaucoup plus spontanée pis niaiseuse, surtout. Cet album-là, il me fait rire. C’est comme mon côté givré.
Le premier album est super engagé, survolté. J’ai voulu montrer une facette de moi qui était très en confiance, très en contrôle. C’est pas vrai que je suis tout le temps comme ça. Au contraire! La moitié du temps, je suis confiant, l’autre moitié du temps, je me demande vraiment pourquoi je fais ça, si je dois continuer, si ce n’est pas de l’acharnement...
J’ai de la difficulté à qualifier cet album-là! C’est un peu un électron libre. Je mélange tout. Tout a été fait en cinq mois. J’avais des maquettes, mais c’était préliminaire. Pré-production, direction artistique, écriture des textes, studio, mixage, mise en marché… ç'a été rock’n’roll!
Les textes pour moi, c’est vraiment important. J’ai travaillé les textes en pandémie dans les derniers mois et c’est un peu une conséquence de tout ça. Je parle de conspirationniste, je parle encore des effets pervers des réseaux sociaux. La chanson Tout le monde est parfait parle de pauvreté, d’exclusion, de tomber dans la misère. Le texte a été inspiré fortement de La bête à sa mère, que j’ai vue au théâtre. Ça parle aussi beaucoup de détresse.
Je suis un grand naïf. Si je fais de la musique, c’est pour inspirer, pas juste pour partager. C’est un choix, la musique. Je pense que je pourrais faire de la politique dans la vie, j’ai fait de l'ingénierie avant, je m’étais intéressé au monde des communications, voire de l'entrepreneuriat.
Pour créer une étincelle, je crois que l’art, c’est ce qu’il y a de plus beau.