La petite histoire des 150 ans de l’Île-du-Prince-Édouard dans le Canada
Radio-Canada
L’Île-du-Prince-Édouard célèbre cette année le 150e anniversaire de son entrée dans la Confédération canadienne. Retour sur ce moment politique marquant avec l’historien Georges Arsenault.
C’est en effet le 1er juillet 1873 que la province rejoignait le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba (1870) et la Colombie-Britannique (1871) dans le Canada créé par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique six ans plus tôt.
Pourtant, cette adhésion aurait pu se faire dès 1867, trois ans après la conférence de Charlottetown qui allait jeter les bases d’un nouveau pays.
Mais étonnamment, la majorité des députés siégeant à l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard étaient à ce moment-là contre cette idée. Parmi eux, on trouve deux Acadiens, soit Stanislaus Perry, premier député acadien élu en 1854, et Joseph-Octave Arsenault, d’Abram-Village.
L’Île-du-Prince-Édouard ne souhaitait pas entrer dans la nouvelle confédération, car elle se disait qu’elle serait désavantagée par la petitesse de l’île face au Québec et l’Ontario et parce que son économie dépendait beaucoup de ses relations avec la Nouvelle-Angleterre. Si l’Île rejoignait le Canada, cela aurait créé des problèmes économiques, parce qu’elle aurait cessé de faire des affaires avec la Nouvelle-Angleterre, explique Georges Arsenault.
Stanislaus Perry a été l’un des plus farouches opposants de cette idée, allant même jusqu’à promettre de déménager aux États-Unis si jamais l’Île entrait dans la Confédération canadienne, rappelle l’historien.
Perry et Arsenault étaient deux députés du Parti libéral, qui était considéré comme le parti qui luttait pour que les Prince-Édouardiens soient propriétaires de leurs terres. À cette époque, en tant que colonie britannique, ils n’avaient le droit que de louer des terres, a exprimé Georges Arsenault.
Cette question sera d’ailleurs en partie l’argument pour l’Île-du-Prince-Édouard à entrer dans la Confédération, six ans plus tard.
En 1873, le gouvernement du Canada a fait la promesse d’acheter de grandes propriétés de terrain et de les revendre aux fermiers de l’Île. Il y a eu aussi le chemin de fer qui a coûté tellement cher que l’Île a pu faire payer cette dette en entrant dans la Confédération. D’un certain côté, l’entrée de l’Île dans le Canada a été bonne pour elle, estime l’historien.