La peintre québécoise Louise Robert s’éteint à l’âge de 80 ans
Radio-Canada
La Galerie Simon Blais a annoncé mardi le décès de la peintre québécoise Louise Robert, survenu dans la nuit du 6 au 7 novembre à l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, après avoir brièvement combattu un cancer. La peintre autodidacte avait présenté sa dernière exposition au printemps 2022.
Née à Montréal en 1941, Louise Robert a commencé sa carrière artistique vers le milieu des années 1970, en exposant notamment à la Galerie Georges Curzi dès 1975. Mais c’est vraiment en 1978 qu’elle a trouvé son style, un point d'origine qui figure dans les titres de tous ses tableaux.
C’est une peinture abstraite dans laquelle l’écriture et la poésie jouaient un rôle très important. C'étaient toujours des grandes compositions, pas minimalistes mais parfois très épurées, avec toujours des écritures, explique Simon Blais, directeur de la galerie portant son nom, qui a recruté la peintre en 2004.
Louise Robert n’utilisait jamais de pinceaux, peignant uniquement à la main, et son matériau de prédilection était la peinture à l’huile. Elle ajoutait par la suite quelques mots sur ses toiles, à l’aide de pochoirs ou en grattant dans la pâte formée par la peinture. Moi je les appelais des haïkus, parce que c’était souvent deux ou trois mots, ajoute Simon Blais.
L’artiste avait créé une dernière toile environ trois semaines avant son décès, alors qu’elle se savait condamnée. C’est un peu son œuvre testament; une œuvre parfaite, sublime, dans l’esprit de ce que Louise faisait, explique le directeur de la Galerie Simon Blais. La dernière exposition de l’artiste, intitulée Le temps, maintenant, y a été présentée au printemps dernier.
Louise Robert était pharmacienne de formation, mais elle n’a jamais vraiment exercé dans le domaine. C’est son père qui avait exigé qu’elle fasse des études universitaires, mais une fois son diplôme en poche, elle s’est tout de suite concentrée sur sa passion.
Elle a été propulsée à ses débuts par son association avec le critique et historien de l’art René Payant, grand promoteur de l’art contemporain québécois. C’est lui qui l’a soutenue et l’a fait connaître.
Très tôt dans son parcours, elle a présenté ses œuvres dans des institutions importantes comme le Musée d'art contemporain de Montréal (1980), Quebec House Gallery, à New York (1983) et le Centre culturel canadien, à Paris (1983). Ses œuvres font partie de nombreuses collections particulières et corporatives, et se retrouvent également dans plusieurs musées, comme le Musée des beaux-arts du Canada, ainsi que le Musée des beaux-arts et le Musée d’art contemporain de Montréal.
Simon Blais décrit sa grande amie comme une femme optimiste, qui travaillait quatre ou cinq heures tous les jours dans son atelier de l’avenue de Bullion à Montréal. Elle n’avait pas d’illusion quant à ce qu’était le marché, mais elle avait vraiment compris avec le temps qu’elle avait sa place dans le panorama de la peinture au Québec, explique-t-il. C’était une femme déterminée et une force tranquille.