La pauvreté responsable de l’augmentation de la violence?
TVA Nouvelles
Toute cette vague de violence observée ces derniers temps, particulièrement à Montréal, ne peut pas s’expliquer que par un seul facteur. Toutefois, il est indéniable que la pression exercée par l’inflation sur la santé mentale des individus y est en cause.
Il fut un temps où être pauvre avait un impact sur nos conditions de vie «secondaires» rattachées aux loisirs (destination vacances, manger au resto ou non, inscrire les enfants à des activités, etc.).
Mais aujourd’hui, l’inflation s’attaque à nos besoins «primaires» tels que manger, se loger et même être soigné (2.3 millions de personnes sont touchées par la pénurie de médecins au Québec).
En fait, il n’y a pas plus forte pression psychologique que celle liée à l’atteinte de nos besoins primaires. La panique installée lors des feux de forêt de l’été dernier alors que la qualité de l’air respiré était compromise, en témoigne. Or, nous savons que si la satisfaction de nos besoins de base est compromise, une multitude d’autres besoins en sont affectés.
Depuis longtemps, le psychologue humaniste Maslow a noté que lorsque nos besoins de base (ex. manger, se loger) sont compromis, notre sentiment de sécurité en est le premier affecté.
Sans nos besoins primaires assouvis, il est presque impossible d’établir un système d’ordre et de sécurité dans la société. Les différentes crises sociales qui s’installent partout dans le monde (ex. Haïti, pays africains), témoignent de cette relation étroite entre l’extrême pauvreté et la précarité de la sécurité publique.
Comme si cela devait nous rassurer, la direction de la police de Montréal et le ministère de la Sécurité publique s’empressent d’affirmer que les derniers meurtres (sept meurtres en dix jours) n’ont rien à voir avec les conflits armés entre gangs de rue que nous avons déjà connus. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, une décharge d’arme à feu par les jeunes criminels se faisait entendre aux deux jours dans la région de Montréal.
En fait, cela n’a rien de rassurant, car l’enjeu de la violence d’aujourd’hui est beaucoup plus vaste et généralisé qu’auparavant. Il ne s’agit plus que de règlement de compte entre jeunes criminalisés, il s’agit de crise sociale étendue touchant «monsieur et madame Tout-le-Monde» complètement paniqués, menacés par l’insécurité alimentaire et la crise du logement.
À quand des mesures sérieuses seront-elles établies par le gouvernement pour contrer avec aplomb cette crise sans précédent des besoins primaires dans la population québécoise? Des mesures responsables qui iront bien au-delà du petit moratoire (de 3 ans) de la ministre Duranceau limitant le droit d’éviction qui protège les locataires aînés seulement?