La pauvreté, ce n’est pas un poisson d’avril
TVA Nouvelles
Ce n’est pas un poisson d’avril. Au Québec, une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base. Et il est temps que le gouvernement prenne ce problème au sérieux.
La Mesure du panier de consommation (MPC) représente le minimum requis pour espérer couvrir ses besoins essentiels.
En moyenne, 800 000 personnes disposent d’un revenu inférieur à la MPC au Québec et doivent régulièrement se priver, au détriment de leur santé et de leur dignité. Il va sans dire que la forte hausse du coût de la vie les frappe de plein fouet.
Depuis le début de son mandat, le gouvernement a maintes fois prouvé que la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie de ses priorités, même les plus lointaines. Le budget du 22 mars en est la dernière preuve.
Verser 500 $ à toutes les personnes ayant des revenus annuels de 100 000 $ ou moins est une mesure ponctuelle qui n’aura pas d’effet à long terme sur la pauvreté. Au mieux, cette mesure apaisera les situations difficiles des personnes les moins nanties... le temps d’une épicerie, d’un paiement de loyer ou d’un remboursement de dette.
Non seulement est-ce insuffisant, mais, pour avoir droit au versement du 500 $, il faut produire une déclaration de revenus.
Cette condition pénalise des milliers de personnes, parmi les plus mal prises de la société. En 2019-2020, quelque 25 000 personnes assistées sociales n’ont pas produit de déclaration de revenus, ce qui les a privées d’aides financières auxquelles elles auraient eu droit.
Il y a fort à parier qu’encore cette année, des milliers de personnes, pour une raison ou une autre, ne toucheront pas l’aide accordée par le gouvernement – dont le fameux 500 $.
Il ne s’agit là que d’une illustration supplémentaire de l’indifférence du gouvernement à l’égard des personnes en situation de pauvreté.