La passion des bains polaires pour garder la tête froide pendant la pandémie
Radio-Canada
Sur une petite plage de galets non loin du centre-ville de Toronto, sept baigneurs se sont donné rendez-vous. La température extérieure est de -10 degrés Celsius. Quant à l'eau du lac, elle frôle le point de congélation.
Aujourd'hui, on vient se baigner dans l'eau froide pour prendre un petit boost d'énergie, indique Delphine Adenot-Owusu. Nouvellement résidente de Toronto, elle apprivoise les eaux glacées du lac Ontario depuis maintenant deux mois. Elle s'y baigne quatre fois par semaine... parfois plus.
La tenue des baigneurs est minimale. Oubliez la grande combinaison de plongeur ; ils ne portent qu'un maillot de bain. Certains ont des gants et des chaussons de néoprène, mais rien de plus. À quelques secondes de s'aventurer dans l'eau, Delphine exécute des techniques de respiration pour chasser l'anxiété et préparer son corps au choc thermique.
Là j'y vais, tu vois, c'est le moment où en fait tu prends vraiment des longues respirations pour accompagner ton cœur et éviter qu'il ne palpite trop. Et généralement on crie un petit peu pour se donner du courage.
Delphine lâche un cri bien senti, puis s'avance rapide dans l'eau jusqu'à ce que ses épaules soient submergées.
Le groupe reste environ cinq minutes dans l'eau, et parfois un peu plus. Un effort de concentration ultime, accompagné par de longues et lentes respirations. Les participants décrivent l'expérience comme un moment méditatif lors duquel l'esprit se vide complètement.
Dès la sortie de l'eau, les baigneurs ressentent les effets vivifiants. C'est certainement le cas pour Thomas Benedicto : J'ai passé une journée où j'avais un petit peu la tête dans un endroit qui n'était pas terrible, et là j'ai envie de faire la fête toute la soirée.
« Aujourd'hui, elle est bien fraîche, et il n'y a rien de meilleur. Je me sens comme un homme neuf. »
De retour sur la plage, Delphine est saisie par la même vague d'énergie. Les bains polaires sont même devenus une solution pour combattre son anxiété. Débarquée à Toronto au tout début de la pandémie, elle a traversé des mois difficiles, parsemés d'épisodes anxieux, jusqu'à ce qu'elle découvre l'exposition au froid.