La parentalité LGBTQ sous-représentée à l’école, selon des familles ontariennes
Radio-Canada
Des parents franco-ontariens veulent plus d’inclusivité dans le système scolaire. Optimistes face à l’avenir, ses derniers souhaitent que la parentalité queer soit davantage représentée dans le quotidien.
« Pour moi, le plus grand défi est la représentation tant au niveau queer qu’au niveau de la diversité culturelle. »
Avec son ex-conjointe, Johanne Roberge est maman d’une petite fille afro-canadienne de 6 ans. On est deux mamans blanches qui élèvent une petite fille noire, dit-elle. La représentation de la diversité culturelle, sexuelle et de genre, est au cœur de ses préoccupations même si l’école que son enfant fréquente a de nombreux enseignants issus des communautés culturelles. À part, le drapeau arc-en-ciel pendant le mois de la Fierté, il n’y a pas beaucoup d’exemples, de devoirs, de lectures autour des réalités queers, constate-t-elle.
Les périodes de fête des mères ou des pères suscitent aussi de l’appréhension pour ces parents.
Chaque année, on se faisait poser la question : pour qui l’enfant doit-il faire sa carte de la fête des Pères? dit Mme Roberge. Une question qu’elle précise qui ne lui a pas été posée cette année, pour la première fois. Mais, il n'y en a pas de papa. On ne va pas inventer un papa parce qu’il y a une fête des Pères, ajoute-t-elle.
Pour Vincent Hachey, père d’un garçon de 8 ans, la question se pose aussi tous les ans. M. Hachey et son époux ont adopté leur fils quand il avait deux ans. Je sais ce que mon enfant ressent lorsqu’on passe toute une semaine à bricoler, à parler des mères à l’école. Lui aussi doit un petit peu sortir du placard et dire : je n’ai pas de maman à la maison.
« Heureusement, les enseignants, les enseignantes sont toujours très [ouverts]. On va bricoler quelque chose pour quelqu’un que tu aimes. Il fait son bricolage un peu différemment. »
Pour pallier le manque de représentativité, Johanne Roberge prend les choses en main au sein du cocon familial. On parle des différences. On a des livres qu’on lui lit depuis l’adoption. Elle s’implique aussi auprès de l’organisme, Parents Partenaires pour sensibiliser les familles aux enjeux de la parentalité queer.
« Ce que j’aimerais voir dans le système scolaire, c’est plus de mentors, plus d’exemples de gens [de la diversité] vers qui se tourner. Maintenant que [l'homosexualité] est plus accepté que lorsque j’ai moi-même fait mon coming out dans les années 90. J’aimerais qu’on aille un peu plus loin. Ne pas juste en parler une fois par année. »