La pandémie, une leçon scientifique pour les prochaines crises mondiales
Radio-Canada
La science et la recherche sont au coeur de la pandémie de COVID-19. Après 22 mois de crise, quelles leçons la communauté scientifique en tire-t-elle? Le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, fait le point sur l'impact de la pandémie sur la science.
Oui. Avec les avancées des vaccins ARN contre la COVID-19, il y a maintenant beaucoup d'intérêt et d’optimisme pour l'utilisation de l'ARN afin de traiter d’autres pathologies.
Par exemple, il y a beaucoup d’intérêt dans le domaine de la cancérologie et dans la lutte contre le sida. Il faut rappeler qu’on n’a toujours pas de vaccin contre celui-ci après toutes ces années.
En plus des vaccins, il y a des avancées dans des secteurs connexes, comme la purification d’air, les respirateurs, les désinfectants, etc.
Par contre, plusieurs études cliniques dans des secteurs qui ne sont pas reliés à la pandémie ont été au ralenti pendant cette dernière. Il faudra trouver des façons de remédier à ça.
On a fait les choses différemment avec la pandémie. Tout [en science] a été très ouvert depuis le début de la crise sanitaire et les chercheurs ont travaillé, localement et globalement, avec leurs collègues du privé et du public.
Comme le virus, les changements climatiques sont abstraits. Et lors de la COP26, on s’est questionné pour savoir si on peut appliquer la collaboration qui a eu lieu au cours de la pandémie à d’autres secteurs, comme les changements climatiques. Peut-on travailler davantage ensemble pour avoir des solutions innovantes qui peuvent être appliquées de façon pratique sur le terrain?
Ce qu’on a aussi appris pendant la pandémie est que le privé et le public peuvent travailler en étroite collaboration et avoir du succès. On voit qu’on peut faire les choses rapidement et bien. Mais il faut aussi s’assurer que ce soit en science ouverte le plus possible.
Oui, il faut utiliser les connaissances des experts de toutes les disciplines : comportement, sciences sociales et humaines, droit, philosophie, culture… Pour plusieurs des grands défis de société, il faut que les experts de ces disciplines prennent la pôle position, se placent à l’avant-plan.