La pêche sportive est en danger
TVA Nouvelles
En ce début de saison de la pêche, juxtaposée à la période préélectorale, la Coalition pour le maintien de la pisciculture Lac-des-Écorces interpelle une fois de plus le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) avec le même constat des plus troublants : le sous-financement des installations de la station piscicole menace la pêche sportive au Québec.
Alors que l’on pourrait penser que la pêche est une activité des plus naturelles et conforme au cours habituel des choses, elle est en réalité rendue possible par le résultat de plusieurs actions coordonnées et délibérées de plusieurs instances, dont l’alimentation des plans d’eau par les piscicultures.
Or, cet état de fait semble complètement négligé par le ministère, qui refuse jusqu’à présent de s’asseoir avec les principaux sonneurs d’alarme pour discuter d’un financement adéquat qui ne découle que de la simple raison.
En exploitation depuis 1972, la station piscicole gouvernementale de Lac-des-Écorces est située à environ 10 kilomètres au sud de Mont-Laurier, à la décharge du lac des Écorces.
Véritable joyau de la Municipalité de Lac-des-Écorces, la station piscicole gouvernementale est également un vecteur non négligeable de développement économique et régional. Sa fonction principale est de produire des salmonidés indigènes pour l'ensemencement des lacs publics partout au Québec, que ce soit en Abitibi, en Gaspésie, en Outaouais ou encore, dans les Laurentides, répondant ainsi à certains besoins de conservation ou de soutien à la pêche identifiés par le MFFP – celui-là même qui refuse d’aborder le problème avec les acteurs du milieu rassemblés au sein de notre coalition.
En raison de sa grande production annuelle – d’environ 40 tonnes métriques de poissons (40 000 kg) – le risque imminent de fermeture de la pisciculture Lac-des-Écorces, par un déficit de financement public, viendrait menacer l’ensemencement dans les plans d’eau publics au Québec et ultimement, la pratique de la pêche sportive.
Il va sans dire que cela engendrerait des conséquences économiques et touristiques directes pour plusieurs villes et villages québécois. Les retombées économiques de la pêche au Québec se chiffreraient dans les centaines de millions de dollars annuellement, selon une étude commandée par le MFFP pas plus tard qu’en 2020.
Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Pierre Dufour, a pourtant affirmé solennellement lors d’une visite à la pisciculture que le Québec avait besoin de ses trois stations piscicoles publiques. Dans le même ordre d’idées, Mme Chantale Jeannotte, députée de Labelle, s’était engagée publiquement à soutenir le maintien des opérations de la station piscicole publique de Lac-des-Écorces. Or, force est d’admettre que dans ces deux cas, les actions n’ont pas suivi les paroles, et quatre ans de laisser-aller se sont écoulés depuis.
Une chose est claire : le MFFP doit intervenir. Son refus inexplicable d’investir dans ses propres richesses naturelles – le Québec étant paysagé d’une quantité presque inégalée dans le monde de rivières et de lacs – nous fait craindre le pire, d’autant plus que son mandat stipule explicitement qu’il « a l’obligation de les rendre (les territoires du Québec) accessibles au public à des fins d’éducation et pour la pratique d’activités de découverte et de plein air compatibles avec leur mission de protection ». La Fête de la pêche pour la relève en est un bel exemple.