
La pénurie de personnel ambulancier chez Paraxion est dénoncée à Grande-Vallée
Radio-Canada
La Maison des aînés de Grande-Vallée a fait un appel au 9-1-1, un peu avant minuit, le 13 juillet, pour un de ses résidents. La personne, victime d’un malaise grave, est alors dans un état de conscience averbal. Le cas est jugé très urgent, évalué à une priorité 1 (risque très élevé de morbidité et de mortalité) au moment de l’appel. Malgré l’urgence, l'ambulance est arrivée après 27 minutes d'attente.
Dans la nuit du 13 juillet, deux ambulances sillonnent le territoire de Grande-Vallée. L’une d’entre elles se dirige vers Sainte-Anne-des-Monts tandis que la seconde, à proximité, est affectée par le Centre d’appel d’urgence des régions de l’Est-du-Québec (CAUREQ) et va vers la Maison des aînés.
Néanmoins, à la suite de l'affectation de l'équipe en caserne de Grande-Vallée, le superviseur ambulancier de Paraxion a communiqué avec le CAUREQ pour la modifier. C’est donc l’ambulance qui se dirige vers Sainte-Anne-des-Monts, pourtant beaucoup plus loin, qui répond à l’appel.
Cette erreur de gestion aurait pu coûter la vie à ce monsieur. L’ambulance aurait dû arriver en moins de dix minutes, affirme Benoit Lévesque, le président intérimaire de la Fraternité des paramédics de l'Estran faisant partie de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ). Selon lui, il s’agit d’un non-sens puisqu’une première ambulance a été affectée pour finalement rester à la caserne même si elle était bien plus proche pour s’occuper de l’homme de la résidence.
Heureusement, plus de peur que de mal pour Benoit Lévesque puisque le patient a été transféré au CLSC de Grande-Vallée pour ensuite être hospitalisé à l’hôpital de Gaspé où on ne craignait pas pour sa vie.
Le directeur général de Paraxion, Laurent Hamel ne voit pas cette soirée du tout de la même façon en raison du contexte exceptionnel alors que peu d’ambulances étaient présentes au nord de la Gaspésie.
Il raconte qu’il y avait déjà quatre ambulances hors service cette soirée-là, en raison de quarts de travail terminés. Il y a seulement, de mémoire, neuf ambulances qui s'occupent du nord de la Gaspésie. Si, l'affectation de l'équipe en caserne de Grande-Vallée restait en vigueur, ça aurait vidé le territoire puisqu’elle aurait débordée, explique Laurent Hamel qui ajoute que compte tenu des circonstances, le superviseur de Paraxion a pris la meilleure décision de renverser l'affectation du CAUREQ, contrairement à ce qu'estime le syndicat.
« Ça arrive très très rarement que nous ayons si peu d’ambulances sur le territoire. Il ne faut pas croire que ce genre de problèmes est récurrent. Ça arrive une à deux fois par année. »
Par ailleurs, la première ambulance sollicitée était assignée le matin même à un transport interétablissement de Sainte-Anne-des-Monts vers Gaspé pour une patiente attendue en matinée pour une opération, ajoute Laurent Hamel. Si le CAUREQ maintenait sa décision d'affecter l'équipe située à la caserne de Grande-Vallée, tel que recommandé, le quart de travail des paramédics aurait été terminé en raison du nombre d'heures de travail d'affilée, ne rendant plus possible le transfert du matin.