La pénurie de main-d’œuvre assombrit les prévisions optimistes d’investissements miniers
Radio-Canada
L'intérêt pour les investissements miniers est bien présent en Abitibi-Témiscamingue, mais la pénurie de main-d'œuvre pourrait présenter un obstacle dans les prochaines années.
En 2020, les investissements miniers en Abitibi-Témiscamingue ont largement dépassé ceux dans les autres régions du Québec, selon le rapport Mine en chiffres de l'Institut de la statistique du Québec.
Depuis cinq ans, les dépenses en travaux d’exploration demeurent stables et plutôt élevées, ce qui rassure la directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec, Valérie Fillion. Par contre, elle craint que la pénurie de main-d'œuvre freine les projets miniers.
Ça dénote qu'il y a du financement régulier. L’enjeu qui va être rencontré et que l’on rencontre déjà, ça va être la pénurie de main-d'œuvre. Par exemple, une compagnie d’exploration qui a son financement et qui veut aller faire des travaux sur le terrain, si tu n’as pas tout ton monde pour faire tes travaux, il faut que tu en fasses moins. Tu vas les étaler un peu plus si tu manques de foreurs, si tu manques de personnel technique qualifié, indique-t-elle.
L'entreprise Minière O3, qui est en phase d'exploration pour un projet aurifère près de Val-d'Or, mise entre autres sur l'immigration pour recruter.
On a déjà certains travailleurs qui sont en processus de faire leur demande de résidence ou qui sont en permis de travail et qui sont venus s’installer au Québec. Il y a des Français, des gens du continent africain, des gens d'Amérique latine, rapporte la vice-présidente en développement durable et en ressources humaines, Myrzah Bello.
L'analyste principal des statistiques minières à l’ISQ, Louis Madore, partage les mêmes préoccupations concernant la pénurie de main-d'œuvre.
Dans un avenir immédiat, ce qui pourrait compliquer un peu la chose, je crois, au niveau du développement de nouveaux projets à avancer au niveau minier, ce serait le manque de personnel spécialisé, estime-t-il.
En 2020, les mines d’or représentaient près de la moitié (48,6 %) des dépenses d’investissement de l’ensemble des mines québécoises.