
La pénurie de logements contribue aux problèmes d’insalubrité
Radio-Canada
Marie (prénom fictif) a emménagé dans un appartement de Longueuil il y a trois semaines. Elle pensait avoir trouvé la perle rare, un soulagement pour cette professionnelle de la restauration dont le budget est limité. Depuis le mois d'octobre, elle cherchait à s'échapper d'un logement infesté de souris.
En apparence, son nouveau logement est plutôt en bon état, sauf que les mauvaises surprises n'ont pas tardé à se manifester.
Quelques heures après son arrivée, le système électrique a montré des défaillances. Un disjoncteur s'est avéré capricieux dès que la laveuse et la sécheuse étaient en marche. Elle a aussi découvert qu'elle allait devoir se passer d'eau chaude, ce qui était toujours le cas au moment de notre visite.
Mais la principale nuisance demeure une colonie de coquerelles. Elle nous montre des pièges dissimulés dans plusieurs pièces avec des bestioles mortes à l'intérieur.
« Je regarde les draps, les matelas, les planchers. On devient malade, obsessif. Je ne mange plus dans l'appartement. Si on se fait à manger, il y en a huit ou neuf qui sortent au-dessus du frigo. J'en vois le jour comme le soir. »
C'est une situation très inconfortable pour sa fille de 15 ans, qui a de la difficulté à dormir. Celle-ci se dit choquée par l'omniprésence des coquerelles, qui se sont même faufilées jusque dans ses sacs de vêtements. Quand je les ai vues sortir de mon sac, j'étais en panique, dit-elle en se prenant la tête entre les mains pour exprimer son dégoût.
Je fais un repas, il y a une coquerelle qui descend devant ma face. Je me brosse les dents, il y a une coquerelle qui descend devant mon visage, s'indigne l'adolescente.
Marie nous raconte qu'une représentante du propriétaire des lieux lui a affirmé qu'un traitement préventif a été effectué il y a trois mois, information que nous n'avons pas pu confirmer puisque le propriétaire n'a pas répondu à notre demande d'entrevue.
Il s'agit de la société à numéro 9329-9865 Québec inc. Ses administrateurs possèdent plusieurs immeubles d'appartements dans la région, notamment l’immeuble juste à côté de celui de Marie, dont l'évaluation municipale s’élève à 7 395 000 $.