La pédiatrie sociale à Uashat mak Mani-utenam
Radio-Canada
La pédiatrie sociale continue sa marche dans la communauté innue d'Uashat mak Mani-utenam. La directrice du secteur santé et mieux-être global de la communauté, Marceline Tshernish, en a fait l’éloge en entrevue à l’émission Samedi et rien d’autre sur les ondes d’ICI Première.
Le Dr Gilles Julien, qui a lancé de nombreux projets de pédiatrie sociale au Québec, s’était rendu dans la communauté innue de la Côte-Nord en 2010, mais c’est en 2018 qu’un centre de pédiatrie sociale s’est concrétisé à Uashat mak Mani-utenam.
L’approche de la pédiatrie sociale s’est inspirée de la culture de bienveillance des Premières Nations autour de nos enfants, affirme Mme Tshernish. Avec la pédiatrie sociale, la communauté veut assurer un accompagnement de l'enfant dans son développement, en tenant compte aussi de sa famille et [du] milieu dans lequel il évolue.
Pour Mme Tshernish, le fait d’avoir un centre de pédiatrie sociale dans la communauté s’inscrit dans la continuité de l’approche des Premières Nations, qui ont la volonté de l’implanter.
La communauté d'Uashat mak Mani-utenam compte en moyenne 80 naissances par année et le nombre d’enfants âgés de 18 ans et moins est de 1375, pour une population qui avoisine 4000 habitants. Ce ne sont pas les enfants qui manquent, ajoute Mme Tshernish.
Ces enfants ont des besoins qui nécessitent qu’on les accompagne dans différentes sphères de leur vie. Cet accompagnement s’élargit aussi à leur famille, à leur réseau, mentionne-t-elle. Les enfants sont représentatifs de la communauté.
Mme Tshernish considère qu’il y a une résonance entre la pédiatrie sociale et les traditions autochtones. Quand on parle de filet de sécurité et d'accompagnement des enfants, ça rejoint les familles, les familles élargies et l’ensemble de la communauté. Elle ajoute que nos actions pour accompagner nos familles sont vraiment ciblées sur le bien-être de nos enfants.
Le spectre des pensionnats pour Autochtones pèse cependant encore lourd aujourd’hui sur la communauté. Il faut maximiser nos efforts pour briser le cycle des générations qui ont vécu dans les pensionnats, croit Mme Tshernish. Il faut s’attaquer au vide identitaire, au vide spirituel, et retransmettre à l’enfant son identité en tant qu’Innu.
Pour y parvenir, elle évoque les connaissances que [les Innus] ont, l’expertise de nos aînés. L’approche est teintée de nos savoir-faire.