
La nouvelle taxe ontarienne ne calmera pas le marché immobilier, selon des experts
Radio-Canada
Des experts affirment que la décision de l'Ontario d'augmenter sa taxe sur les acheteurs étrangers d'immobilier ne fera pas grand-chose pour refroidir le marché, qui est en effervescence dans la province.
Faire passer la taxe sur l'achat immobilier par des non-résidents de 15 % à 20 % et l'appliquer au-delà de la région élargie du Golden Horseshoe est la pièce maîtresse de la Loi de 2022 pour plus de logements pour tous, que la province a annoncée mardi.
Mais ne vous attendez pas à ce que cette taxe, entrée en vigueur mercredi, fasse chuter les prix des logements ou qu’elle apaise les guerres d'enchères qui sont devenues la norme sur le marché, selon Michelle Gilbert, une courtière chez Sage Real Estate Ltd à Toronto.
Tout le monde dans l'industrie, moi y compris, est bien conscient que cela n'affectera pas réellement le marché, dit-elle.
Mme Gilbert ajoute que les données de Statistique Canada ont montré que les non-résidents ne possédaient que 3,4 % de toutes les propriétés résidentielles du Grand Toronto en 2017. Cette statistique illustre que la mesure affecte une petite tranche d'acheteurs, selon elle.
Les acheteurs étrangers ont peut-être été initialement dissuadés d'acheter des propriétés dans la région lorsque la taxe a été initialement mise en place en 2017, mais leurs attitudes ont depuis changé, souligne-t-elle.
Les investisseurs étrangers ont rapidement réalisé que même avec une baisse, notre marché est toujours un refuge sûr pour leur argent et ils considèrent déjà cette taxe simplement comme le coût de faire des affaires.
Donc, en ajoutant ces 5 % supplémentaires, je ne prévois pas que cela affectera le nombre d'acheteurs étrangers qui investissent dans, disons, la région du Grand Toronto.
Alors que l'économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, Douglas Porter, assure qu'il gardera l'esprit ouvert sur les impacts de la hausse des impôts, il n'est pour le moment pas convaincu que cela aura un grand effet.