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La Nation Tłı̨chǫ s’attaque à la question du suicide chez les jeunes
Radio-Canada
Une vingtaine de membres de la Nation Tłı̨chǫ participent les deux prochains jours à un cours de prévention du suicide chez les jeunes dans le village de Behchokǫ̀, aux Territoires du Nord-Ouest (T.N-O).
L’an dernier, 20 personnes sont mortes par suicide aux T.N-O, soit le double de 2021. La situation avait poussé le coroner en chef du territoire à se pencher sur la question, en raison de la montée alarmante des cas de suicide.
Dans son rapport, publié en octobre dernier, il souligne que 6 des 18 décès signalés à ce moment étaient recensés dans la région du Slave Nord, ce qui comprend le territoire des quatre communautés tłı̨chǫ.
Durant la dernière année seulement, nous avons constaté un taux élevé de suicide dans nos communautés, et nos membres nous demandent du soutien et des ressources, explique Stéphanie Rabesca, l’une des organisatrices de l'événement.
Elle-même membre de la nation Tłı̨chǫ, Stéphanie Rabesca a été personnellement touchée par le décès de personnes qu’elle côtoyait. C’est vraiment dévastateur et cela a un effet sur soi quand on a connu la personne durant sa jeunesse.
Stéphanie Rabesca souhaite donc susciter un changement positif pour les communautés avoisinantes, qui ont des ressources limitées en matière de prévention du suicide. Nous voulons offrir aux membres de la communauté certains savoirs et compétences pour reconnaître les signes avant-coureurs du suicide et intervenir si nécessaire, explique-t-elle.
Le cours est offert par l'organisme Ben Calf Robe, d'Edmonton, et qui offre une série de formations pour la jeunesse autochtone. Le cours vise à créer un espace ouvert et accueillant pour les membres de la communauté, afin qu’ils discutent de la stigmatisation de la santé mentale et du suicide, comme l'explique la coordonnatrice du cours, Leslie Kucey, elle-même membre de la Première Nation Deninu Kųę́.
Au total, 12 modules différents sont offerts aux participants et couvrent notamment les thèmes des traumatismes intergénérationnels, de l’intimidation, des signes avant-coureurs et de la discussion avec les jeunes.
Les participants pourront ensuite appliquer les enseignements dans leurs communautés respectives. Le but est de prévenir ce phénomène, qui touche malheureusement trop souvent les communautés autochtones du pays.