
La naissance d’un amas de galaxies observée dans l’Univers primitif
Radio-Canada
Un immense réservoir de gaz chaud situé dans un amas de galaxies en formation a été détecté à l’aide du télescope ALMA (grand réseau d'antennes millimétrique-submillimétrique de l'Atacama) de l’Observatoire européen austral (ESO) installé au Chili.
Il s’agit de la détection la plus lointaine de gaz chaud associé à la formation d’amas à ce jour, ce qui montre encore une fois la précocité de la formation de telles structures dans l’Univers.
Les galaxies que forment les amas baignent dans un milieu intra-amas (MIA) qui imprègne l'espace entre celles-ci.
Si la physique des amas de galaxies est généralement bien comprise, les toutes premières phases de formation des MIA ne sont pas bien documentées. En fait, les MIA n'avaient été étudiées que dans les amas de galaxies proches entièrement formés.
Les simulations cosmologiques prédisaient la présence de gaz chaud dans les amas de galaxies [en formation] depuis plus d'une décennie, mais les observations ne permettaient pas de le confirmer, explique Elena Rasia, de l'Institut italien d'astrophysique (INAF) de Trieste, dans un communiqué de l’ESO.
L’équipe dirigée par Luca Di Mascolo de l’INAF a réussi l’exploit de détecter et d’étudier un MIA dans un amas de galaxies aux premiers temps de l'Univers.
Il faut savoir que le gaz du MIA est souvent beaucoup plus lourd que les galaxies elles-mêmes.
Certains amas de galaxies sont si massifs qu'ils peuvent rassembler du gaz qui se réchauffe en tombant vers l'amas, expliquent les chercheurs dans un communiqué publié par l’ESO.
Pour arriver à confirmer la présence d’un tel gaz dans un amas en formation, les scientifiques ont sélectionné l'un des candidats bien connus des astronomes : le proto-amas de la Toile d'araignée, situé à une époque où l'Univers n'avait que 3 milliards d'années.