La moule zébrée finalement découverte dans le lac Massawippi
Radio-Canada
Bleu Massawippi qui craint que des milliards en moules zébrées envahissent le lac Massawippi et réclame carrément la fermeture de l'accès au lac. Après des années de lutte et d'inquiétudes, la moule zébrée a malheureusement fait son apparition dans le plan d'eau.
La directrice générale de l'organisme l'a souvent répété durant les dernières années. On est chanceux, disait Michèle Gérin, chaque fois qu'il était question de l'absence de moules zébrées dans le lac Massawippi. Mais cet automne, la chance a tourné.
« C'est la pire nouvelle que j'aurais voulu annoncer à Bleu Massawippi. C'est le moment d'un réveil brutal non seulement pour les riverains, mais aussi pour toute la population et les autorités. Tout le monde doit comprendre que nous n'avons pas fait assez », signale Michèle Gérin.
Une vingtaine de moules zébrées juvéniles y ont récemment été découvertes. Et les experts ne pèsent pas leurs mots devant la perspective que l'espèce aquatique envahissante s'installe dans le lac pour de bon. Un désastre est à prévoir qui affectera éventuellement tout le bassin versant en aval. Une catastrophe écologique, mais aussi un désastre économique et récréotouristique, craint la biologiste Isabelle Picard, spécialiste en faune aquatique chez Stantec.
Dans la paume d'une main, une moule zébrée apparaît toute petite. Mais en grand nombre, elle devient une réelle menace : épisodes croissants de cyanobactéries, blocage de prises d'eau et d'infrastructures, déclin des poissons et prolifération des herbiers font partie des conséquences directes de sa multiplication.
Le lac Massawippi est à l'aube de la pire des menaces, comme un diagnostic de cancer foudroyant
« Selon les experts, le lac Massawippi est le paradis de la moule zébrée. Le taux de calcium oscille entre 29 et 31 partout dans le lac. Ça veut dire des tapis de moules zébrées partout dans le lac dans cinq ou six ans. Ça veut dire des obstructions des canalisations d'eau, des prises d'eau du Canton de Hatley, Waterville et North Hatley. Ça veut dire augmentation des cyanobactéries et un changement d'écosystème », craint Michèle Gérin.