
La minisérie de Xavier Dolan bien accueillie en France
Radio-Canada
La chaîne française Canal+ a diffusé lundi soir les deux premiers épisodes (sur un total de cinq) de La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, première œuvre télévisuelle réalisée par Xavier Dolan. Cette adaptation de la pièce éponyme de Michel Marc Bouchard, qui a été lancée au Québec sur Club illico en novembre dernier, a généralement emballé les critiques de l'Hexagone.
Sur le site agrégateur français Allociné, la minisérie récolte une note de 3,9 étoiles sur une possibilité de 5, basée sur une dizaine d’avis publiés. Le quotidien 20 Minutes loue une série d’auteur puissante, haletante et bouleversante, mais aussi exigeante.
Le mensuel Première se réjouit de son côté de retrouver la patte cinématographique de Xavier Dolan au petit écran. Il maintient ce récit choral dans une fascinante étrangeté, où se croisent toutes les thématiques qui agitent son cinéma (la famille dysfonctionnelle, le deuil, la quête d'identité, le non-dit, la transmission, la musique pop, les femmes fortes, l'esthétique des 90's...).
Le Monde, le quotidien le plus lu en France, salue la capacité du réalisateur québécois à marier étude psychologique et exploration de genre : Laurier Gaudreault n’est pas un récit à énigmes mais un enchevêtrement de douleurs incurables, que Xavier Dolan met en scène comme un film d’horreur.
« À ceci près que la terreur qui fait courir ses personnages ne s’incarne pas en horde de zombies, mais en une famille ordinaire. »
Son principal concurrent, Le Figaro, vante également la richesse émotionnelle de la série : De ce voyage au bout de la nuit, Xavier Dolan fait surgir quelque chose de puissant et de beau : la possibilité du pardon et de la rédemption. Une catharsis qui galvanise les sens et réchauffe le cœur des deux côtés de l'écran.
La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé raconte l’histoire des membres de la famille Larouche qui se retrouvent à la mort de leur mère. Cette réunion sous haute tension fait remonter à la surface des secrets enfouis depuis près de 30 ans.
La qualité de la distribution a été reconnue à l’unanimité dans les médias français, à l’instar de HuffPost France : Crises de nerfs, larmes et faux semblant : Anne Dorval excelle. Non sans rappeler ses performances dans J’ai tué ma mère et Mommy. Elle est entourée d’un casting impeccable, complété par Julie Le Breton, Patrick Hivon, Magalie Lépine-Blondeau, Éric Bruneau et Xavier Dolan lui-même.
La station de radio nationale France Culture, qui applaudit le kitsch assumé de la série, regrette toutefois un certain sentiment d’inachèvement. Toute cette tension accumulée, exacerbée, presque mystifiée dans la forme tragique, aboutit à un dénouement nécessairement décevant au vu des enjeux déployés, et qui rabat le mythe familial, la légende, sur une espèce de fait divers, vaguement ancré politiquement.