La minière Tata Steel accusée d’être une « mauvaise payeuse »
Radio-Canada
Difficile de croire qu’une multinationale qui affirme que son revenu net est de plus de 5 milliards de dollars américains pour 2022 ait du mal à payer ses sous-traitants au Québec. Et même, puisque sa filiale canadienne exerce ses activités sur des territoires autochtones, à verser ses redevances aux conseils de bande. Pourtant, dans le milieu, c’est bien connu : Tata Steel Minerals Canada (TSMC) a des problèmes de gestion de porte-monnaie.
Rares sont ceux qui osent en témoigner à visage découvert par peur de représailles, et ce, même si certains de ces entrepreneurs ne travaillent plus pour Tata Steel Minerals Canada, dont la maison mère se trouve en Inde.
Rappelons que le gouvernement québécois, via Investissement Québec, détient 18 % de Tata Steel Minerals Canada depuis 2016.
Tous ceux à qui Espaces autochtones a parlé racontent qu’il leur a fallu faire des pieds et des mains pour obtenir ce que la minière, dont la mine est à Schefferville (à 1000 kilomètres au nord est de Montréal), leur devait.
L’un de ces entrepreneurs détaille: J’ai quelques factures en souffrance et ça a toujours été le cas. Ils finissent par payer, mais je ne tolère plus les dépassements et on n’est pas les seuls, donc ils sont un peu mal pris.
Il indique que son entreprise ne se déplacera pas à la mine tant qu'elle ne sera pas payée.
On ne parle pas de petites factures. Cette source évoque des dizaines de milliers de dollars. Une autre plusieurs centaines de milliers. Parfois, on dépasse le million.
C’était toujours très long à se faire payer… explique un autre de nos interlocuteurs. Quelques semaines, et on devait courir après l’argent.
L’entreprise Naskinnuk, détenue conjointement par les Innus, les Inuit et les Naskapis, et qui s’occupe de livrer le carburant dans la mine fait elle aussi partie des victimes.