
La menace des infirmières de refuser le TSO fonctionne et les établissements s’organisent
Radio-Canada
L'annonce du refus des infirmières de faire des heures supplémentaires semble avoir donné des résultats. Depuis minuit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) exhorte ses syndiquées à refuser le TSO exigé par les gestionnaires. En Mauricie et au Centre-du-Québec, une seule demande du genre a été formulée depuis le début du week-end.
Habituellement, une vingtaine de demandes pour des heures supplémentaires obligatoires sont dénombrées chaque jour de fin de semaine, dans le réseau régional chapeauté par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).
La seule requête pour du TSO a été formulée samedi, à l’urgence de Louiseville, au Centre de services Avellin-Dalcourt, et elle a été acceptée par l'employé, ce qui ne suit pas la directive du syndicat.
La présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec Nathalie Perron explique qu’il est difficile pour certaines infirmières de ne pas se plier aux demandes formulées par l’employeur.
Ce qu’on a vu à travers les dernières années, c’était soit des rencontres dans le bureau, des lettres d’insubordination parce que les gens ont refusé, toutes sortes de menaces voilées. Ça aussi, c’est complètement inadmissible.
Nathalie Perron dénonce aussi le fait que le temps supplémentaire obligatoire est utilisé comme un mode de gestion par l'employeur et non comme une mesure de dernier recours.
Ce qu’on dit, c’est qu’on ne doit plus obliger nos professionnels en soins à rester de façon obligatoire, forcée. Pour nous, c’est de l’esclavage et il faut y mettre fin. Des infirmières, quand ça fait trois [quarts de] 16 heures qu’elles font dans la semaine, elles ne sont plus aptes. C’est dangereux, autant pour le client que pour l’infirmière. C’est ça qu’il faut arrêter.