La malbouffe coûte plus cher, mais les clients en achètent quand même
Radio-Canada
Vous avez l’impression que votre tablette de chocolat préférée, votre sac de chips ou autre gâterie coûte plus cher qu’avant? Vous n’avez pas la berlue. Les revenus des principaux fabricants d’aliments, rendus publics cette semaine, illustrent à quel point cette industrie tire plus que jamais des profits de la malbouffe. Pourtant, au volume, ils ne vendent pas plus de produits qu’avant. Même que dans certains cas, ils en vendent moins.
Prenons Pepsi : son chiffre d’affaires s’est accru de 10 % au dernier trimestre grâce à son éponyme boisson gazeuse, mais aussi grâce à ses marques distribuées dans le monde entier, comme Doritos, Cheetos, Tropicana ou Gatorade.
Pourtant, au volume, et en comparaison avec l’an dernier, Pepsi n’expédie guère plus de produits aux détaillants : ses commandes de boissons gazeuses sont en hausse de 1 % et celles de ses aliments prêts à consommer, en baisse de 3 %.
Du point de vue des revenus, de manière générale, on voit que le consommateur continue à acheter nos produits en dépit de l’inflation, qui nous amène à augmenter les prix, a affirmé le directeur financier de Pepsi, Hugh Johnson, lors d’une réunion téléphonique avec des analystes, cette semaine, pour discuter des résultats financiers de l’entreprise.
Même situation pour Coca-Cola – grand rival de Pepsi – dont la croissance interne des revenus a connu une hausse de 12 % au dernier trimestre, même si, au volume, la croissance – en ce qui concerne les unités d’embouteillage – n’a crû que de 3 %.
Le géant Hershey a, pour sa part, vendu pour plus de 2,9 milliards de dollars américains de tablettes de chocolat au dernier trimestre, une augmentation de plus de 12 %. Cependant, le volume de produits n’était en hausse que de 3 %.
Quant à Nestlé, qui fait tout à la fois Häagen-Dazs, KitKat et Perrier, les ventes étaient en hausse de 9,3 %, principalement grâce au fait que la compagnie a haussé ses prix de presque 10 %. Sur le plan du volume, une mesure que la marque appelle la croissance interne réelle, les chiffres étaient en réalité à la baisse de 0,5 % au dernier trimestre.
Que les fabricants de friandises parviennent à faire avaler des hausses de prix aux consommateurs n’étonne pas Yann Cornil, professeur associé en marketing et en science comportementale de l’Université de la Colombie-Britannique.
C’est le dernier luxe abordable que ces ménages peuvent se payer, a-t-il affirmé en entrevue à CBC. Ils ne se résigneront pas à acheter les marques maison des distributeurs, ni même à réduire leur consommation de produits alimentaires transformés : boissons gazeuses, chips, etc.