La maison et le mode de vie alternatif d’une famille menacés faute de permis de construire
Radio-Canada
Lorsqu’ils ont commencé à construire leur maison en torchis au milieu d’un terrain vague au nord de Toronto il y a 13 ans, les Murph’Ariens avaient un rêve : vivre de manière autosuffisante, loin de la ville. Ils étaient loin de se douter que plus d’une décennie plus tard, ce rêve risquerait de partir en fumée pour une histoire de permis de construction.
La vie ne s’arrête jamais sur la ferme de Misty et Bryce Murph’Ariens. Comme chaque jour, ces deux anciens chefs cuisiniers, qui ont décidé de combiner leurs noms de famille respectifs, s’affairent à traire et nourrir leur vache tandis que leurs deux petites filles, Sage, 8 ans et Aurora, 5 ans, s’amusent pieds nus avec les poules et les chatons qui ont élu domicile sur la propriété.
En 13 ans, le couple a lui-même construit une petite ferme qui lui permet de vivre de manière presque autosuffisante. Au milieu des potagers et des enclos des animaux trône leur demeure : une maison qui semble tout droit sortie d’un conte fantastique, construite en torchis, un matériau de construction ancestral fait à base d'argile, de sable, d’eau et de paille.
Le style [de notre maison] est un mélange de hobbits, de fées et de princesses de Disney, lance Bryce Murph’Ariens, devant l'escalier central de la maison, fait de branches d’arbres tortueuses.
On a l’impression qu’elle est vivante, ajoute Misty Murph’Ariens, dont les sculptures recouvrent les murs de la maison.
Depuis quatre ans, le couple vit cependant avec la peur de perdre son logis ainsi que son mode de vie.
Lorsqu’ils ont acheté leur terrain dans le canton de Southgate, à environ 140 kilomètres au nord-ouest de Toronto, Bryce et Misty Murph’Ariens ont commencé par construire une maisonnette de moins 10 m2 avec un étage.
Après s’être informé auprès des autorités du canton, le couple a décidé de ne pas obtenir de permis de construction puisque cela n’est pas nécessaire pour une structure de cette grosseur, selon le code du bâtiment de l’Ontario.
La mère de famille se rappelle avoir reçu, à l’époque, la visite de l’officier en chef des bâtiments du canton, un homme appelé Doug Kopp selon elle, alors qu’elle était en train de travailler sur la maison.