
La mairesse de Longueuil toujours l'élue municipale la mieux payée au Québec
TVA Nouvelles
La mairesse de Longueuil domine toujours largement le palmarès des élus municipaux les mieux payés, et gagne plus que le premier ministre François Legault, en dépit de sa tentative de réduire son salaire.
La compilation de notre Bureau d’enquête révèle encore d’importantes disparités cette année. Pas moins de cinq élus, qui dirigent des villes nettement moins populeuses que Montréal, gagnent plus que la mairesse Valérie Plante.
C’est le cas de la mairesse Sylvie Parent, à Longueuil. Déjà la plus élevée au Québec en 2018, sa rémunération globale a bondi de plus de 20 000 $ en deux ans et frôle désormais le quart de million de dollars.
Cette somme comprend son salaire comme mairesse, mais aussi ses fonctions à la Communauté métropolitaine de Montréal, à l’Autorité régionale de transport métropolitain et à l’agglomération, ainsi que son allocation de dépenses.
Depuis 2018, les élus municipaux peuvent cumuler sans limites les rémunérations liées à d’autres fonctions, une pratique parfaitement légale (voir texte plus bas) qui a eu pour effet de gonfler leurs salaires.
Face à la grogne, Sylvie Parent a réagi l’an dernier en essayant de réduire son salaire de base de 40 000 $, mais des conseillers de l’opposition ont bloqué sa résolution, jugeant la proposition insuffisante. Résultat : le statu quo prévaut.
« N’eût été de ces manœuvres partisanes, il va sans dire que votre palmarès de cette année aurait été différent », résume Mme Parent, dans un courriel qu’elle nous a fait parvenir. En 2020, elle a gagné environ 25 000 $ de plus que le PM.
Celle qui quitte la politique cet automne insiste toutefois sur la « nécessité d’un débat public » afin de « tout mettre sur la table » concernant la rémunération. Rappelons que les élus déterminent eux-mêmes leur salaire. Le montant de leur allocation de dépenses est toutefois plafonné par la loi à environ 17 000 $.
La majorité des élus municipaux du Québec, dont ceux de Longueuil, ont par ailleurs ajusté leur salaire à la hausse en 2019 afin de compenser la perte de revenus découlant de l’imposition de leur allocation de dépenses par Ottawa. C’est ce qui explique en grande partie les hausses observées depuis deux ans, en plus de l’indexation au coût de la vie.