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La méthode dure pour chasser des locataires à Montréal-Nord
TVA Nouvelles
Un propriétaire de logements dans l’arrondissement Montréal-Nord aurait utilisé la méthode dure pour chasser des locataires après un dégât d’eau en exécutant de bruyants travaux tôt en matinée, une manœuvre qualifiée d’intimidation par la famille de deux enfants.
Une simple rupture de conduite s’est transformée en cauchemar pour des locataires du boulevard Maurice-Duplessis. Ils nous ont transmis une vidéo dans laquelle on entend des bruits intenses. Il s’agirait de travaux effectués par le propriétaire après le dégât d’eau, mais les locataires interprètent plutôt ça comme du harcèlement à leur égard afin qu’ils quittent les lieux.
«Ce n’est pas de la rénovation là», constate le père de famille. «Je connais la rénovation, tu rénoves, mais tu ne tapes pas de cette force. C’est de la provocation.»
La vibration était tellement intense qu’un luminaire s’est brisé dans la chambre de l’un des enfants du couple. L’homme qui habite le logement croit que cette tactique a été utilisée par le propriétaire puisque la famille ne voulait pas quitter les lieux durant les travaux.
«Il y avait de la rage, de la violence», indique le père en entrevue. «On est en pleine crise du logement, donc on a essayé de trouver un autre logement parce que c’est sûr qu’on ne peut pas rester dans ces conditions, mais il n’y avait pas de logement.»
Précisons que cet événement s’est produit il y a quelques mois et si la famille a décidé de nous contacter aujourd’hui, c’est parce qu’elle craint d’être victime éventuellement de rénoviction. Le propriétaire leur a fait d’ailleurs parvenir une mise en demeure, il y a plus d’un an, leur demandant de libérer les lieux parce que le Tribunal administratif du logement l’avait ordonné, ce qui est faux.
Aucun avis d’éviction n’a été ordonné pour des fins de travaux, selon les vérifications faites par TVA Nouvelles mardi auprès du tribunal. Ils sont donc à couteaux tirés depuis plusieurs mois, ils s’accusent mutuellement d’exercer déraisonnablement leur droit en justice et pendant ce temps, les travaux de rénovation dans l’immeuble semblent avoir été mis sur pause.
Nous avons voulu parler au propriétaire, c’est son administrateur qui a répondu à nos questions.
«On a aussi une lettre de la compagnie d’assurances qui nous oblige à faire les travaux dans leur unité, mais les locataires pensent que les travaux ne sont pas majeurs», précise-t-il au téléphone. «Ils veulent qu’on les fasse pendant qu’ils sont dans les lieux.»