La lutte contre le racisme, un travail de longue haleine à Val-d’Or
Radio-Canada
Lorsque le maire sortant de Val-d'Or, Pierre Corbeil, s'est installé en Abitibi-Témiscamingue à la fin des années 1970 en tant que dentiste, il n'avait pas le droit de soigner les Anichinabés qui vivaient à Lac-Simon.
En vertu de la Loi sur les Indiens, les résidents de cette communauté autochtone, située à un peu moins de 40 kilomètres de Val-d'Or, devaient attendre la visite d'une clinique mobile, une fois par mois, pour consulter un dentiste.
C'est pour vous donner une idée à quel point ce réflexe d'isolement, presque d'enfermement, était présent à l'époque, explique Pierre Corbeil.
Alors qu'il se prépare à tirer sa révérence après 33 ans en politique municipale et provinciale, M. Corbeil affirme que d'importants progrès ont été réalisés afin d'améliorer le dialogue entre Autochtones et non-Autochtones.
L'année 2015 a été un point tournant, dit-il. Plusieurs femmes autochtones ont allégué avoir été victimes d'abus sexuels et de discrimination aux mains d'agents de la Sûreté du Québec de Val-d'Or. Ces accusations ont plongé la ville minière dans une crise sans précédent, dont les échos se sont fait entendre jusqu'à Québec et à Montréal.
Des membres des communautés anichinabées et cries qui vivent près de Val-d'Or ou qui y travaillent avaient décidé de boycotter la ville.
Avec le recul, Pierre Corbeil juge que la crise de 2015 est un moment déterminant dans sa carrière à la mairie.
Nous avons dû rétablir les communications à un haut niveau.
Depuis, la Ville a mis sur pied des formations obligatoires pour sensibiliser les élus aux réalités autochtones. Un comité réunissant des leaders autochtones, des représentants des minorités culturelles, des élus municipaux et des membres de la police a aussi vu le jour.