La lutte contre la COVID-19, l’autre front des Ukrainiens
Radio-Canada
Si la COVID-19 n’est pas une priorité pour les millions d'Ukrainiens assiégés ou encore réfugiés hors de leur pays, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) demeure néanmoins aux aguets, sachant que le conflit ravageur qui s'abat sur eux est un terreau fertile pour la transmission.
D'autant plus qu'au moment de l'invasion russe, le 24 février dernier, l'Ukraine était au cœur de sa pire vague de COVID-19 depuis le début de la pandémie.
Dans la semaine précédente, l’Ukraine recensait en moyenne, par jour, plus de 31 000 nouveaux cas et plus de 250 décès. Mais, comme pour plusieurs pays frappés par la vague Omicron, difficile d'en connaître le nombre exact en raison du caractère limité du dépistage effectué.
Certains signes pointaient cependant vers une transmission communautaire extrêmement élevée. Par exemple, le 18 février, le taux de positivité atteignait plus de 60 %. Or, un taux de plus de 5 % est signe d’une épidémie non contrôlée.
En comparaison, au plus fort de la cinquième vague au Canada, au Québec et en Ontario, le taux de positivité avoisinait les 30 %.
Depuis le début de l’invasion russe, il est difficile de dire si la transmission continue à ce rythme effréné, puisque les tests de dépistage ont ralenti ou ont été interrompus à plusieurs endroits en raison des bombardements.
Mais, lors d’un point de presse jeudi, l’Organisation mondiale de la santéOMS a rappelé que la pandémie ne s'est pas arrêtée avec le début de la guerre et que les circonstances difficiles dans lesquelles se trouvent les Ukrainiens exacerberont le problème.
D’abord, respecter le port du masque et la distanciation est difficile, voire impossible, pour la population ukrainienne qui se cache dans des abris, ainsi que pour les millions de réfugiés entassés dans des autobus, des trains et des centres d'accueil.
La perturbation des services en Ukraine présente également un risque extrême pour tous les Ukrainiens, a dit le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en point de presse jeudi.