La loi 96: laissez les gens aimer la langue française
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Je ne parle pas un français parfait. Au contraire. Je cherche constamment mes mots et je passe beaucoup trop de temps à me demander si c’est «la» ou «le». J’ai du mal à prononcer certains verbes et je garde un Bescherelle près de mon laptop.
Je n’ai jamais eu l’opportunité (et oui, c’est une opportunité quand t’apprends une autre langue) d’apprendre le français à l’école. Parce que j’ai grandi ailleurs, je l’ai appris sans l’aide de cours et de profs. Je ne pouvais pas imaginer vivre ici et ne pas parler la langue commune. J’aurais trop raté. La littérature québécoise. L’actualité. La musique francophone. L’humour de Marc Labrèche. Les memes québécois. Ou tout simplement, l’opportunité de jaser avec mes voisins.
Pouvez-vous vivre à Montréal et ne pas parler français? Peut-être, mais quelle vie limitée! It’s more of a half-life. You’re missing out on all the fun.
J’ai appris à parler français parce que c’est un peu débile vivre dans un endroit où 95% des gens parlent le français et je serais incapable de parler avec eux. Finalement… je l’ai appris pour toutes les bonnes raisons.
Ce que je déteste le plus dans la loi 96, c’est la façon dont elle prend quelque chose d’aussi beau que l’apprentissage d’une langue et essaie d’en faire une obligation, un devoir, un châtiment. Like cod liver oil you’re forced to swallow for your “own good.” Au lieu de traiter la langue française comme une fenêtre sur un nouveau monde, nous la traitons souvent comme un outil d’exclusion.
C’est la pire façon d’inspirer l’amour pour la langue française. La pire façon de donner envie à quelqu’un de l’apprendre.
Au lieu d’initiatives plus proactives axées sur l’éducation pour mieux enseigner, mieux promouvoir la langue et la culture québécoise, nous permettons à ce gouvernement de la traiter comme un bâton avec lequel nous frappons les gens… La peur n’inspire jamais l’imitation. La confiance et la patience, oui.