La kora, instrument qui fascine de l’Afrique au Canada La kora, instrument qui fascine de l’Afrique au Canada
Radio-Canada
La kora est un instrument à cordes qui est devenu le pilier de la culture mandingue, un héritage historique et culturel partagé par de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest.
Il s'agit de l'instrument par excellence des griots, une caste d’orateurs et d'artistes qui a pour rôle la transmission de l'histoire et de la culture de leur famille et de leur communauté.
Selon une légende, la kora était l’instrument personnel d’une femme-génie qui vivait dans les grottes de Missirikoro au Mali. Subjugués par le son de l’instrument, un grand chef guerrier et son groupe de chasseurs auraient dépossédé la femme-génie de sa kora. L'instrument aurait été confié au griot du groupe qui l’a transmis à son fils et ainsi, la kora est passée de père en fils jusqu'à son introduction au Mali par le griot Tilimaghan Diabaté.
La kora se constitue d'une demi-calebasse de 40 à 60 cm de diamètre, évidée et séchée. Elle est recouverte d'une peau de vache ou de chèvre parcheminée et tendue mouillée servant de table d'harmonie à l'instrument. Une « traverse » et deux poignées de bois sont glissées sous la peau percée pour les laisser sortir. La kora compte de 21 à 28 cordes, mais certains modèles particuliers vont jusqu'à 32 cordes.
Parmi les grands artistes de la kora se trouvent Toumani Diabaté et son fils Sidiki Diabaté, Ballaké Sissoko et Sona Joberteh.
Des Canadiens ont également été séduits par l'instrument. Didier Gbetie a eu la chance de discuter avec Sophie Lukacs, une Torontoise qui est l'une des rares femmes joueuses professionnelles de kora dans le monde. Musicienne et chanteuse, Sophie est originaire de Budapest, mais a grandi au Canada. Elle s'est rendue au Mali pour parfaire son art et la connaissance de l'instrument.