La guerre fait rage au Soudan, les négociations piétinent en Arabie saoudite
Radio-Canada
Les combats font rage lundi au Soudan et les discussions pour un cessez-le-feu piétinent en Arabie saoudite entre deux belligérants « certains de pouvoir l'emporter » militairement, selon un diplomate.
À Khartoum, cinq millions d'habitants vivent pour la quatrième semaine consécutive barricadés chez eux, par peur des balles perdues. Sans eau ni électricité, avec des stocks de nourriture quasiment à sec et de moins en moins d'argent en poche, ils survivent sous une chaleur écrasante grâce à des réseaux de solidarité entre voisins et proches.
Ils ne s'informent les uns les autres de leur sort ou de leurs besoins que lorsque le réseau téléphonique ou internet revient, au gré des efforts des compagnies de télécommunications qui peinent à trouver du carburant pour faire tourner les générateurs qui gardent le pays connecté au monde.
Et les combats continuent. Un résident du sud de Khartoum raconte ainsi à l'AFP entendre des raids aériens du côté d'un marché dans le centre-ville.
De l'autre côté de la mer Rouge, à Jeddah en Arabie saoudite, les deux généraux en guerre pour le pouvoir, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et le patron des redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, ont envoyé des émissaires négocier une trêve.
Ces prédiscussions sont uniquement techniques, préviennent depuis plusieurs jours les négociateurs soudanais et internationaux. Elles ne concernent aucun volet politique dans un pays en plein marasme depuis le putsch des deux généraux en 2021.
Elles se limiteront, assurent les experts, à dégager des corridors sécurisés pour l'aide humanitaire qui arrive sur la côte est, à Port-Soudan, afin de nourrir et de soigner les civils pris au piège à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest frontalier du Tchad.
Dans ces deux zones, quasiment plus aucun hôpital ne fonctionne et les réserves en nourriture et médicaments sont presque systématiquement pillées, quand elles ne sont pas bombardées.
Les pourparlers à Jeddah n'ont cependant pas débouché sur des progrès majeurs pour l'instant, affirme à l'AFP au deuxième jour de négociations un diplomate saoudien.