La guerre en Ukraine leur rappelle leur parcours de réfugiés
Radio-Canada
Elle est ex-Yougoslave, lui Syrien. Tout comme des milliers d’Ukrainiens en ce moment, ils ont connu la guerre et ont dû fuir leur pays. Ils témoignent.
Jelena Krstic n’oubliera jamais ce 24 août 1994, à minuit, lorsqu’elle a atterri à l’aéroport international Jean-Lesage. Son arrivée marquait la fin d’un cauchemar, le début d’un nouveau chapitre de sa vie qu’elle ne pensait pas devoir écrire un jour.
À cette époque, la Bosnie-Herzégovine était à feu et à sang. Cette brillante journaliste télé à Sarajevo, la capitale de la Serbie, ne pouvait plus rester.
C’était une question de survie, Je suis partie pour sauver ma tête. Et la suite au Québec n’était pas un long fleuve tranquille.
Je n’ai pas commencé ici à 0, j’ai recommencé ici à moins… je ne sais plus le chiffre. Tout était à reconstruire, à prouver.
À force de courage et de ténacité, elle a fait sa place. Et c’est tout ce qu’elle souhaite aux Ukrainiens qui connaîtront le même sort qu’elle.
C’est un parcours du combattant qui les attend. Mais il faut qu’ils sachent qu’ils ont une place ici qui leur appartient. Ils ont le droit de la prendre. Il y a de la place pour tout le monde.
Shahin Abdulmjid était encore adolescent, en 2017, lorsqu’il a quitté la Syrie avec ses parents et ses frères et sœurs. On était obligés, sinon, on serait mort.
Aujourd’hui, il a 22 ans et le sourire de nouveau aux lèvres. Ici, on est bien, on est capable de vivre, d’acheter quelque chose à manger.