
La grogne augmente contre le programme de bourses Perspective Québec
Radio-Canada
En voulant régler un problème de pénurie de main-d’oeuvre, le gouvernement Legault est en train d’en créer un de discrimination. C’est l’avis de plusieurs organisations, collégiales et universitaires, qui demandent rapidement des correctifs au nouveau programme de bourses d’étude Perspective Québec.
En ce moment, c’est la pagaille, résume Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), qui représente des enseignants collégiaux et des chargés de cours universitaires.
Mme Quesnel accuse le gouvernement Legault de faire du dirigisme, c’est-à-dire d’orienter le choix de carrière des étudiants en fonction des besoins du marché du travail, puis de n’offrir une récompense qu’à ceux qui feront le bon choix.
Le programme de bourses Perspective Québec, qui entrera en vigueur cet automne, offrira jusqu’à 9 000 $ aux étudiants collégiaux qui décrocheront un diplôme collégial dans une discipline identifiée par le gouvernement, et jusqu’à 20 000 $ à ceux qui feront la même chose dans un baccalauréat.
Or, plusieurs observateurs estiment que la liste des programmes admissibles est incohérente, incomplète et qu’elle risque de dégarnir les rangs de certains programmes au profit de ceux priorisés par le gouvernement.
« On a comme deux classes de programmes dans les cégeps et les universités : ceux qui sont favorisés par ce programme-là et ceux qui ne le sont pas. »
La Fédération des cégeps partage en partie cette critique. Dans une lettre envoyée le 8 février dernier à la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, et dont Radio-Canada a obtenu copie, la fédération demandait l’inclusion de cinq techniques au programme de bourses Perspective Québec.
Mercredi en fin de journée, Mme McCann a annoncé l’ajout de six techniques collégiales à la liste des programmes admissibles, mais aucune de celles réclamées par la Fédération des cégeps.
On a identifié les programmes en fonction des besoins du marché du travail, en collaboration avec d’autres ministères concernés, répond l’attachée de presse de la ministre, Valérie Chamula, dans un message acheminé à Radio-Canada.