
La gestion du caribou et la pénurie de travailleurs sylvicoles inquiètent chez Unifor
Radio-Canada
Les travailleurs forestiers syndiqués d’Unifor craignent les impacts du futur plan de rétablissement du caribou et de la pénurie de travailleurs sylvicoles dans la région.
Le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, a déjà annoncé en novembre une réduction de 2 % des possibilités forestières en Abitibi-Témiscamingue à compter du 1er avril 2023 et jusqu’en 2028. Bien que les nouveaux calculs tiennent compte du plan de rétablissement de 2013, ils pourraient être affectés par le plan que prépare le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Les récentes pressions du ministre fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques, Steven Guilbeault, et de groupes écologistes suscitent aussi des craintes, selon le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné. Ce dernier souhaite rencontrer le ministre Guilbeault, qui a critiqué ouvertement la gestion du ministre Pierre Dufour dans ce dossier, menaçant d’intervenir en invoquant la Loi sur les espèces en péril.
Je reviens toujours à la même question. Quand on regarde la rivière George, on voit qu'on est passé de 800 000 caribous à beaucoup moins. Pourtant, il n’y a pas d’opérations forestières. Qu'est-ce qui explique ça? C’est un peu ça que nos travailleurs demandent. Pourquoi la rivière George en a perdu alors qu'il n’y a aucune opération forestière? Est-ce que tout va être mis sur le dos des opérations forestières? Comment on va gérer ça? Il y a beaucoup d’inquiétudes sur le plan économique, a fait valoir Renaud Gagné lors de son passage à Amos, lundi.
Rappelons que le ministre Dufour a annoncé en novembre la création d’une Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards qui doit tenir une série d’audiences publiques régionales sur deux scénarios de gestion adaptée de l'habitat des caribous.
Le forestier en chef appuie aussi ses calculs sur les travaux sylvicoles qui seront réalisés pour maintenir ces possibilités forestières de 2023 à 2028. On parle de reboisement, de dégagement des plantations et d'entretien des peuplements naturels. Or, cela pourrait être un autre problème, selon Renaud Gagné.
Si on dit -2 % pour 2023-2028, ce qu’il faut retenir là-dedans, c’est qu’il faut que les travaux sylvicoles aient lieu. Je ne sais pas comment on va les faire. On manque de monde partout. Est-ce que c’est la main-d'œuvre immigrante qui va venir faire ces travaux-là? Si c’est oui et qu’on les réalise, ça va être -2 %. Mais ça pourrait aussi être -4 % ou -6 %, s’inquiète le directeur québécois d’Unifor.