La galerie d’art Mackenzie examinera l’origine de 300 œuvres
Radio-Canada
La galerie d’art Mackenzie a décidé qu'elle enquêterait sur les origines de près de 300 pièces de sa collection, après avoir restitué une statue hindoue, dérobée il y a 108 ans pour le collectionneur Norman MacKenzie, qui a donné son nom à l'établissement.
La statue a été rendue au temple où elle avait été volée, à Varanasi en Inde.
CBC a eu accès à la réserve de la galerie à Regina, où sont entreposés les journaux et les archives de Norman MacKenzie. Ceux-ci rendent compte du vol de la statue, mais soulèvent également des interrogations à propos de pièces trouvées en Chine, en Syrie et ailleurs.
Lors d’un voyage en Inde, alors qu'il descend le Gange en compagnie d'un guide, Norman MacKenzie aperçoit trois statues dans un temple de la ville sacrée de Varanasi. Il demande à un homme de les voler pour lui. Plus tard, cette nuit-là, l’homme présente les statues au collectionneur dans sa chambre d’hôtel. Il n’en achète qu’une, qu’il rapporte dans son pays.
Cette statue, celle d’Annapurna, a passé 108 ans au Canada avant de retrouver son socle d'origine.
C’est l’artiste Divya Mehra qui, la première, pose des questions à propos de la statue. Après une enquête sur ses origines, des représentants de la galerie MacKenzie décident de rendre l'œuvre.
Cette affaire soulève des questions à propos de la collection de la galerie d'art MacKenzie, dans le contexte d'un débat international concernant l'appropriation d'oeuvres d'art par les puissances coloniales.
Norman MacKenzie a amassé une collection particulièrement impressionnante provenant de la Chine. Sa collection contient également plusieurs pièces d’art autochtone d’Amérique du Nord. Ces pièces feront partie de l’examen de la galerie.
Les œuvres autochtones ou internationales n’ont pas toutes été acquises de manière illégitime, affirme Gérald McMaster, titulaire d'une chaire de recherche du Canada à l'Ontario College of Art and Design et directeur du Wapatah Centre for Indigenous Visual Knowledge. M. McMaster est également membre de la Première Nation Siksika, en Alberta, et a grandi au sein de la Première Nation crie Red Pheasant, près de North Battleford, en Saskatchewan.