La franchise de Michèle Ouimet
Radio-Canada
L’autrice et journaliste à la retraite Michèle Ouimet faisait paraître son plus récent roman, L’homme aux chats, en novembre dernier. Elle sera au Salon international du livre de Québec pour rencontrer les lecteurs, mais aussi pour participer à la table ronde Des histoires policières pour mieux comprendre le monde, le vendredi 8 avril, à 16 h. Elle sera en compagnie d’Andrée A. Michaud et de Jean-Jacques Pelletier.
Michèle Ouimet a répondu à notre questionnaire avec beaucoup de franchise.
C’est une relation ambiguë. J’adore les salons parce qu’ils me permettent de rencontrer mes lecteurs. Comme journaliste à La Presse, ils pouvaient me joindre par courriel et j’avais plusieurs courriels par jour donc j’avais un contact quotidien avec les lecteurs.
Avec les livres, les contacts sont plus rares. Les raisons d’entrer en contact avec les lecteurs c’est justement les salons du livre, d’où l’importance des salons. Ça, c’est le côté que j’aime.
Ce que j’aime moins, et là je vais vous faire un aveu, c’est le stress de me dire Ah! mon dieu! Personne ne va venir à mon kiosque! – et à côté, on voit un auteur très populaire avec une file jusqu’à la fin des temps – ou que les visites se fassent rares, que je vais dédicacer une dizaine de livres tout au plus... Bref, que je vais ressembler davantage à une plante juchée sur un tabouret qu’à un écrivain qui attend ses lecteurs!
Je lis toujours plusieurs livres de front. En général, je lis un roman et un essai. J’ai toujours un livre dans ma liseuse parce que je lis beaucoup la nuit.
Actuellement, je lis un essai, c’est le livre des trois journalistes de La Presse, Katia Gagnon, Gabrielle Duchesne et Ariane Lacoursière qui s’appelle 5060. L’hécatombe de la COVID-19 dans nos CHSLD, publié chez Boréal. Je vous mets au défi de ne pas pleurer en lisant ce livre.
Ce livre décortique de façon impitoyable la crise dans les CHSLD pendant les deux premières vagues de la pandémie en 2020 et qui ont provoqué la mort de 5060 personnes. On comprend mieux pourquoi autant de gens sont morts, ce qui n’a pas fonctionné et où il y a eu beaucoup du sable dans l’engrenage. C’est vraiment un livre à lire. Mais pas un livre à lire la nuit parce qu’on ne dormira pas du tout.
Le livre que je viens de finir la nuit, c’est Anéantir de Michel Houellebecq. Somnifère parfait! Je le recommande à tous ceux qui font de l’insomnie!