La France étudie la requête du Canada d’extrader un prêtre accusé d’agression sexuelle
Radio-Canada
Le ministère français des Affaires étrangères confirme avoir bel et bien reçu la demande d'extradition de Johannes Rivoire et indique aussi que la requête du Canada est « en cours de traitement par le ministère de la Justice » pour ce prêtre français accusé d'agressions sexuelles sur des enfants inuit il y a plus de 30 ans.
Bien qu'il soit très rare que l'Hexagone accepte d'extrader ses ressortissants, le Canada a néanmoins demandé l'extradition de cet oblat accusé d'agressions sexuelles et devenu pour beaucoup un symbole de l'impunité au sein de l'Église.
Je suis au courant du fait qu'une demande d'extradition transmise à la France a été rendue publique, ce que les responsables de mon ministère viennent de confirmer, a indiqué le ministre fédéral dans un courriel transmis à l'AFP en refusant de donner plus de détails.
Il est important pour le Canada et ses partenaires internationaux que les crimes graves fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites exhaustives, a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient alors que le pape François vient de terminer un voyage au Canada, où il a demandé pardon pour les violences commises dans les pensionnats pour Autochtones, où de nombreux enfants avaient été victimes de sévices.
Le père Johannes Rivoire, qui a passé trois décennies dans le Grand Nord canadien, fait l'objet d'un mandat d'arrêt au Canada depuis février, après le dépôt d'une nouvelle plainte en septembre pour une agression sexuelle survenue il y a environ 47 ans.
Il n'a pour l'instant jamais été inquiété et les autorités n'ont pas précisé le nombre total de ses victimes présumées.
M. Rivoire avait déjà fait l'objet d'un mandat d'arrêt entre 1998 et 2017 pour agressions sexuelles contre trois mineurs. Il n'a jamais été suivi d'effet. Le prêtre a quitté le Canada en 1993 et vit désormais en France, à Lyon.
Mais M. Rivoire, qui a la double nationalité, représente une problématique parce qu'il est très compliqué d'extrader des Français, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.