
La Fondation PalliAmi: mettre de la vie dans les soins palliatifs
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François Longpré a perdu son conjoint il y a huit ans. Ce dernier a été accompagné dans ses derniers instants par la Fondation PalliAmi. Depuis, François s’est engagé et est devenu vice-président du conseil d’administration de cette fondation, qui ne s’occupe pas de la mort, mais bien de la vie dans son dernier souffle.
La Fondation PalliAmi est née il y a 42 ans au sein de la première unité francophone de soins palliatifs en Amérique, à l’hôpital Notre-Dame. Pour « mettre toute la vie dans la vie qui reste », sa devise, l’organisme offre de la chaleur humaine, un sourire et des petits moments de bonheur aux patients en fin de vie et humanise ainsi les soins palliatifs.
« Tu te rends comptes, c’est extraordinaire [les bénévoles] sont tous présents parce qu’ils l’ont choisi », déclarait son conjoint dans ses derniers jours, se remémore François. Lorsqu’il parle des derniers moments de vie de son conjoint, Sylvain, François s’émerveille de l’accompagnement dont il a pu bénéficier et du soulagement qu’il a ressenti à sa prise en charge aux soins palliatifs.
« C’était formidable de ne plus juste être un aidant, mais de reprendre sa place d’amoureux », raconte-t-il. Sylvain a été admis à l’unité de soins palliatifs de Notre-Dame quelques jours avant son décès. François a ainsi pris soin de lui à domicile pendant de nombreux mois. Pour les proches comme pour les patients, la fin de vie peut être une tempête d’émotions et d’incompréhension, explique Line Bellavance, directrice générale de la Fondation.
En plus de quatre décennies, la Fondation PalliAmi a multiplié les services offerts aux patients en fin de vie de l’hôpital Notre-Dame. Concerts de pianos, espace humain grâce à un salon avec plantes, massothérapie, zoothérapie, musicothérapie, du thé, du café et des gâteaux sont autant de petites attentions qui humanisent le service des soins palliatifs.
Plus simplement, les bénévoles accompagnent aussi les patients marcher ou les écoutent s’ils ont besoin de parler. « Face aux émotions ressenties en fin de vie, il est important d’offrir de l’écoute », expose Line. La Fondation permet aussi de créer un sentiment de communauté, très apprécié par les proches à l’approche de la période de deuil. Ce 14 mai sera par exemple organisé un brunch de fête des Mères et qui réunira les familles de nombre de patients.
Cette mission d’accompagnement n’est pas toujours facile à réaliser, mais Line réfute l’idée qu’il faut garder une « saine distance », préférant parler d’une « saine proximité ». Il est, selon elle, normal de développer de la proximité avec des patients et leurs proches, surtout ceux qui passent du temps. Line se rappelle d’une patiente qui a séjourné plusieurs mois aux soins palliatifs et que, le jour de son départ, elle est entrée dans la chambre de la patiente et a pleuré avec les proches de la défunte.