La Floride interdit l’avortement à partir de 15 semaines de grossesse
Radio-Canada
Les femmes de Floride n'auront plus le droit d'avorter à partir de 15 semaines de grossesse, selon la loi promulguée jeudi par Ron DeSantis, le gouverneur républicain de cet État du sud-ouest des États-Unis.
Le texte, adopté par le Parlement de la Floride à majorité républicaine et qui entrera en vigueur le 1er juillet, réduit de 24 à 15 semaines de grossesse le seuil légal pour avorter.
Les seules exceptions prises en compte par cette nouvelle loi sont celles d'un risque grave pour la santé de la femme ou d'une anomalie létale du fœtus, mais pas en cas de viol ni d'inceste.
Nous sommes ici aujourd'hui pour défendre ceux qui ne peuvent se défendre seuls, a déclaré Ron DeSantis en signant le texte lors d'un rassemblement de militants antiavortement.
Cela représente la plus grande mesure de protection de la vie promulguée dans cet État depuis une génération, a-t-il ajouté.
Cette interdiction de l'avortement est une attaque contre nos libertés les plus fondamentales : le droit de disposer de notre corps, de notre propre futur, a dénoncé dans un communiqué Stephanie Fraim, présidente pour le sud-ouest et le centre de la Floride de l'organisation Planned Parenthood, qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des interruptions volontaires de grossesse dans tous les États-Unis.
La loi de Floride est comparable à un texte du Mississippi, dont la légalité est en examen à la Cour suprême des États-Unis. La plus haute juridiction du pays, profondément remaniée par Donald Trump, doit rendre sa décision avant la fin de juin.
Lors de l'examen du dossier, ses juges conservateurs, qui détiennent désormais une forte majorité (six sur neuf), ont laissé entendre qu'ils pourraient profiter de ce dossier pour réduire, voire annuler, le droit à l'avortement.
Reconnu dans l'arrêt historique Roe c. Wade de 1973, ce droit est aujourd'hui valable tant que le fœtus n'est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.