
La fin d’une époque pour le Deno’s
TVA Nouvelles
Le propriétaire d’un restaurant montréalais ouvert depuis 1958 prendra l’été pour réfléchir à l’avenir de son commerce, mis à mal par le manque de clients sur Saint-Denis et le manque de main-d’œuvre.
Situé en face du nouveau CHUM, l’établissement a accueilli pendant des décennies les employés du réseau de la santé, et plus récemment, les travailleurs responsables de la rénovation de l’hôpital, qui venaient prendre une bouchée de pizza ou de souvlaki au poulet.
Toutefois, il a fermé ses portes le 22 avril dernier.
«Depuis 2006, on compose avec la construction du CHUM. Ce n’était pas mauvais pour nous, parce que ça nous apportait une nouvelle clientèle, mais c’était très dérangeant pour nos clients réguliers. Et on savait que c’était une clientèle qui allait éventuellement partir à la fin des travaux», a expliqué en entrevue le fils du propriétaire, Billy Gionis, âgé de 49 ans.
Son père a racheté ce «restaurant du coin» des mains de M. Deno en personne, dans les années 1980. «On aurait aimé rester quelques années de plus. C’est quand même 34 ans de nos vies. Mais dans le contexte actuel de la restauration, ça ne nous intéressait plus», a précisé M. Gionis.
La pénurie de main-d’œuvre est un phénomène qui existait déjà avant la pandémie, mais qui s’est accentué dans les deux dernières années. Pour M. Gionis, il n’y a pas de comparaison possible entre la situation de l’époque et celle d’aujourd’hui.
«Quand on a commencé cette aventure-là, on avait des employés qui étaient vraiment intéressés par le domaine de la restauration. Ça prend un minimum d’amour pour faire des repas. Même si nous, nous voulons bien servir nos clients, c’est devenu difficile de faire passer le message aux employés. Le client n’est plus roi comme il l’était à l’époque», a-t-il déploré.
Le commerce requiert un certain niveau d’expérience de ses employés, puisque le menu est plus lourd. «Ce n’est pas comme dans un «fast food»», a indiqué M. Gionis.
De plus, former de la main-d’œuvre inexpérimentée nécessite d’investir du temps, sans garantie que les recrues vont rester. «Courir après les employés, ce n’était pas pour nous», a-t-il ajouté.