
La filière africaine pour recruter 1000 infirmières
Radio-Canada
En 2018, l’enseignement des sciences infirmières au Cégep de La Pocatière, au Bas-Saint-Laurent, a bien failli être rayé des programmes de l’établissement.
Ça a été notre année la plus difficile, se rappelle la directrice générale du cégep, Marie-Claude Deschênes. Quatre étudiantes étaient inscrites au programme, alors faites les calculs : il n’y a rien de rentable à garder un programme de quatre étudiants […] avec cinq, six enseignants.
Après discussion avec le ministère de l’Éducation, les hôpitaux de la région et des groupes citoyens, le conseil d’administration du cégep a autorisé la poursuite du programme.
On a décidé de valoriser la profession d’infirmière dans la région […] et d’attirer des étudiants internationaux, explique Mme Deschênes.
L’Afrique francophone a été privilégiée plutôt que la France.
« On a fait des partenariats, notamment au Cameroun. Ces gens-là étaient prêts à immigrer ici, à rester travailler dans la région, c’était un avantage. »
Aujourd’hui, le programme en soins infirmiers compte 59 étudiantes, dont sept recrutées à l’international.
Comme le soulignent les données de la Fédération des cégeps, la relève au collégial en soins infirmiers demeure un défi. Le nombre d’étudiantes inscrites au DEC en sciences infirmières au Québec a diminué de 1765 en 2010 à moins de 1500 en 2020.
L’approche développée par La Pocatière s’inscrit dans un contexte propice alors que Québec lançait, il y a un an, un programme impliquant les cégeps de la province en vue de recruter, à terme, 1000 infirmiers et infirmières à l’international.