La fièvre du jeu à Kahnawake
Radio-Canada
À l’entrée du casino Playground à Kahnawake, un homme accueille les clients. Le masque est encore obligatoire. En revanche, c’en est fini du passeport vaccinal.
Il dirige les joueurs vers un comptoir derrière lui. C’est là qu’ils peuvent déposer leurs manteaux et prendre une carte, ce sésame qui leur donnera accès aux machines à sous et aux tables de poker.
Cette carte leur est remise après qu'ils ont montré patte blanche – en présentant une pièce d'identité –, le jeu étant interdit aux mineurs.
C'est aussi à l'entrée qu'on vérifie si les joueurs font l'objet d'une interdiction de jeu. Phil Sabbah, directeur marketing du casino, explique que pour être interdits de jeu, les gens doivent eux-mêmes s’inscrire sur la liste.
C’est volontaire et c’est au minimum six mois. Parfois, nous suggérons à certains de le faire lorsque nous voyons qu’ils misent beaucoup, perdent beaucoup et viennent très souvent. C’est la Kahnawake Gaming Commission qui détient le registre, explique M. Sabbah, qui travaille au casino depuis son ouverture.
Les choses sérieuses commencent alors. Liasse de billets en main, une dame s’assied devant une des machines aux néons colorés sans même ôter son manteau. Elle insère sa carte puis un premier billet de 20 $. Elle actionne la machine une première fois. Une deuxième fois. Une troisième fois. Autour d’elle, ils sont plusieurs à être littéralement hypnotisés par l’écran devant eux, remplis de l'espoir de gagner le gros lot.
Le casino de Kahnawake suit les mêmes règles que tous les casinos du monde : lumière tamisée, absence totale de fenêtres et aucune horloge. Tout est conçu pour que les joueurs perdent la notion du temps. Au plafond, des dizaines de caméras scrutent les clients. Dans les allées, une oreillette bien enfoncée, plusieurs hommes circulent et observent.
Beaucoup de ces joueurs sont des têtes grises, venus entre amis ou encore avec leur conjoint ou leur conjointe. Parmi eux, Diane, une résidente de Châteauguay, la ville voisine. Il fut un temps où elle avait l’habitude d’aller au Casino de Montréal, mais aujourd’hui, c’est ici qu’elle préfère dépenser son argent, trois fois par semaine.
J’allais au Casino de Montréal tous les jours de la semaine et je n’ai jamais gagné d’argent. Ici, au moins, je gagne de temps en temps, explique-t-elle. Diane a déjà empoché 1200 $ et ne joue jamais plus de 500 $.