La fabrication de poterie de plus en plus populaire à Québec
Radio-Canada
L'argile se façonne en formes infinies selon le talent, le style et l'humeur du tourneur. Devenue céramique, elle fascine sous des airs parfois robustes, mais à la fois fragiles. Si la technique peut sembler intimidante, elle attire en tout cas de plus en plus d'élèves dans les classes où elle est enseignée à Québec.
C'est tellement vrai qu'il est difficile de trouver des places libres pour des suivre des cours de poterie dans la capitale.
On a commencé notre école avec quelques plages horaires avec environ 24 élèves, explique Annie Fournier, céramiste et représentante de l'Association des céramistes du Québec. Pis en ce moment, on est à 64 personnes par semaine qui viennent suivre des cours.
La demande mais aussi l'offre d'ateliers spécialisés ont augmenté. Les adeptes sont nombreux et certains osent même se lancer professionnellement dans le métier.
Annik Trudel fait une pause dans le tournassage de son pot de fleurs en devenir pour expliquer ce qui l'a menée vers la poterie. Le virage a été important pour elle, à tel point qu'elle a quitté un emploi devant écran, clavier et souris, pour devenir professionnelle de l'argile, du tour, du four et de l'émaillage et des glaçures.
J'avais envie de créer, de travailler avec mes mains, de faire quelque chose de plus manuel que ce qui est mon parcours professionnel, se remémore-t-elle.
Le travail manuel revient souvent comme explication lorsqu'on demande à ceux qui étaient présents dans l'atelier lors de notre passage pourquoi ils ont choisi de faire de la poterie. À cette envie d'avoir les mains dedans s'ajoute aussi pour certains une forme de moment quasi méditatif.
C'est du moins l'impression que donne Jason Jobin quand il décrit le plaisir d'aller à cet équilibre-là, de faire le vide et [de] juste se concentrer sur le moment présent. Souvent, c'est à ce moment-là qu'on devient plus performant.
Une autre étudiante va plus loin. Marie-Ève Boulanger est inscrite au DEC en céramique Maison des métiers d'art de Québec. D'après son expérience, son équilibre mental en donne à la boule d'argile et à son travail. Quand je suis centrée, ça centre bien... c'est un peu spirituel, mais c'est ça!, rigole-t-elle.