La demande de libération conditionnelle du père de la fillette de Granby est refusée
Radio-Canada
Quelque 15 mois après avoir été incarcéré pour son implication dans la mort de sa fille, le père de la fillette de Granby ne retrouvera pas la liberté. Sa demande de semi-liberté ou de libération conditionnelle a été refusée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
Dans sa décision, dont Radio-Canada a obtenu copie, on peut lire que la Commission a pris considération la nature et la gravité de [son] délit, alors qu'il est empreint d'une grande violence psychologique et instrumentale, et ce, à l'endroit d'une personne vulnérable que vous auriez dû protéger .
Les deux commissaires ont également noté que le père a effectué des progrès depuis son incarcération. Entre autres, il a accepté toute l’aide qui lui a été offerte et reconnaît les lacunes qui sont au cœur de sa criminalité , mais reste qu’il n’est toujours pas capable d’expliquer la violence qu’il a infligée à sa fille.
La CLCC demande au père d’explorer davantage l'origine de cette violence et comment il a pu avoir un tel détachement émotionnel à l’égard de sa fille. Finalement, si la CLCC a bien ressenti la motivation et la souffrance du père, reste que, selon elle, il sous-estime ses difficultés personnelles et sociales.
« À ce stade de votre peine, la Commission estime qu'il n'est pas encore opportun de vous permettre un retour dans la société. Vous n'avez pas intégré toutes les notions requises qui pourraient justifier une libération anticipée. Vous devez donc poursuivre votre travail de réflexion et d'application des outils en temps réel. »
La Commission indique au père qu’elle s’attend à ce qu’il continue à faire du travail sur lui-même tel qu’il l’a dit jeudi dernier aux commissaires. Il vous reste à approfondir la compréhension de votre cycle délictuel et à développer un plan de prévention qui tient davantage compte de vos difficultés personnelles et de vos besoins d'intervention spécifiques , ajoute-t-on.
Le père pourra faire une nouvelle demande de libération conditionnelle ou de semi-liberté en novembre prochain, soit six mois avant sa libération d’office.
La semaine dernière, l’homme de 34 ans était à une audience de près de 3 heures devant la CLCC. Les deux commissaires avaient questionné l’homme sur différents aspects de son parcours. Elles avaient indiqué qu’elles avaient besoin de temps avant de prendre une décision.
Lors de la commission, le père de la fillette avait répondu avec aplomb et confiance. Il avait admis sans détour les causes qui l’avaient mené à poser les gestes qui lui étaient reprochés. Il a aussi raconté qu’il était motivé à reprendre sa vie en main et à tout faire pour que pareille chose n’arrive plus. En parlant des derniers moments de sa fille, il disait regretter amèrement ce qui s’était passé.