La défense du Grand Nord canadien reprend du galon
Radio-Canada
En déposant son budget, jeudi, la ministre des Finances Cynthia Freeland a annoncé une augmentation des dépenses en matière de défense nationale. Le gouvernement fédéral y consacrera 8 milliards de dollars de plus sur 5 ans. Qu’est-ce que ça veut dire pour la section canadienne du NORAD, cet organisme responsable du système de défense aérienne et maritime de l’Amérique du Nord?
L'invasion russe qui fait des ravages en Ukraine n’est pas étrangère à l’augmentation du budget de la défense annoncé cette semaine. Les dictateurs du monde ne devraient jamais tenir notre politesse pour du pacifisme, a déclaré la ministre Freeland. Nous savons que la liberté n’est pas gratuite, et que c’est notre empressement à lutter pour elle qui garantira la paix.
Les investissements de 8 milliards de dollars annoncés doivent aider le Canada à se conformer aux exigences de l’OTAN, soutenir la cybersécurité, améliorer la collecte de renseignements critiques et poursuivre la modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (ou NORAD).
Le quartier général de la section canadienne du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du NordNORAD est situé à Winnipeg, sous l'autorité du commandant de la 1re Division aérienne du Canada.
Selon la directrice du Centre d’études sur la défense et la sécurité de l’Université du Manitoba, Andrea Charron, le budget Freeland ne se traduira pas en investissements rapides dans les infrastructures ou les emplois au Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du NordNORAD.
D’abord, dit-elle, le Canada doit renforcer sa capacité à surveiller une grande étendue de l’Arctique, où l’observation des mouvements des navires et des avions russes est devenue plus critique.
Selon la professeure, le simple fait que le gouvernement fédéral investira davantage dans la défense traditionnelle et dans la cybersécurité est en soi remarquable, étant donné la façon dont le Canada a diminué ses dépenses dans la défense nationale au cours des dernières décennies.
La plupart des budgets des différents gouvernements à Ottawa ont comporté des compressions au budget de la défense parce que c’est une des enveloppes les mieux garnies, dit-elle en notant qu’il a été difficile pour tous les gouvernements de maintenir des dépenses dans ce secteur.
Elle rappelle que Brian Mulroney avait proposé l’achat de 12 sous-marins nucléaires en 1987, mais que la pertinence de cette dépense est bien vite disparue, avec l’effondrement du rideau de fer en 1989.