La Défense américaine veut nos minéraux: choc et consternation pour les opposants à une mine de graphite en Outaouais
TVA Nouvelles
L’opposition à un projet de mine de graphite, à ciel ouvert, dans la MRC de Papineau en Outaouais, vient de grimper d’un cran important alors que les citoyens, déjà fermement opposés au projet, apprenaient la semaine dernière qu’il sera financé en grande partie par le département américain de la Défense.
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«Ça fait cinq ans qu’on nous répond que cette mine sera associée à un projet de transition écologique, s’insurge Louis Saint-Hilaire, un des résidants de Duhamel et co-porte-parole de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM). Et voilà qu’on découvre dans vos pages que cette mine dont personne ne veut servira à l’industrie militaire. C’est absolument inacceptable.»
La semaine dernière, Le Journal révélait que le département américain de la Défe nse entendait investir 11,4 M$ dans le projet de mine à ciel ouvert de graphite, développé par Lomiko Metals, une société canadienne cotée à la Bourse de Toronto. Loin d’en prendre ses distances, Ottawa se joint au projet en ajoutant 4,9 M$ à l’entreprise.
Et ce n’est pas tout. Hier encore, le consul général des États-Unis à Montréal nous confirmait que d’autres projets liés aux minéraux critiques risquaient d’être financés par Washington. «Il y en a d’autres dans le processus», a-t-il laissé tomber. Et toujours avec le même objectif en filigrane: réduire sa «dépendance envers la Chine».
«Jusqu’ici, la population s’était surtout mobilisée pour des raisons environnementales et le risque réel que constitue ce projet pour les lacs environnants (lac Simon, lac Doré, lac des Plages, etc.)», explique Claude Bouffard, coordonnateur du Comité citoyen d’opposition au projet minier La Loutre.
«Mais là, on parle de complètement autre chose. C’est rendu que nos ressources serviront aux besoins de l’armée américaine et qu’elles se retrouvent impliquées dans la guerre froide qui oppose la Chine aux États-Unis. Ce n’est plus du tout la transition énergétique et l’électrification des transports dont on nous parlait.»