La culpabilité au sein du nouveau roman d’Alain Beaulieu
Radio-Canada
Avec ce douzième roman, l'auteur et professeur de création littéraire à l'Université Laval exploite le sentiment de culpabilité.
Tous deux à la retraite, Antoine et Marie, ont fui la ville pour s’installer au milieu de la forêt. Loin de tout, leur refuge n’a ni électricité ni eau courante. Leur vie est paisible jusqu’à cette nuit où deux intrus viennent troubler leur quiétude. Le couple devra vivre avec les conséquences de cet événement qui ne laissera personne indemne.
Cette cabane isolée est le point de départ de l'inspiration de l’écrivain Alain Beaulieu. Le refuge est calqué sur un petit chalet qu’on a eu, ma conjointe et moi. Les lieux évoqués dans le roman sont similaires à ceux du réel chalet, qui était situé dans le secteur de Portneuf.
Même si les lieux ont appartenu à lui et sa conjointe, ce n’est pas de l’autofiction pour autant. Le refuge est bel et bien un ouvrage de fiction. J’ai imaginé deux personnages, Antoine et Marie, qui vivent un événement traumatisant auquel ils vont répondre de manière impulsive et vivre avec les conséquences, décrit l'écrivain.
Le cœur du récit tourne autour du sentiment de culpabilité. Comment on vit avec des événements auxquels on a répondu de manière impulsive donc pas toujours de la bonne manière, se demandait l’auteur au moment de l’écriture.
Antoine et Marie doivent apprendre à vivre avec une image d’eux-mêmes qui ne correspond plus à leur réalité. Ils restent tout de même solidaires dans l’adversité.
Les chapitres sont écrits en deux temps. À tour de rôle, les personnages principaux racontent leur point de vue sur les événements.
« Moi, de la manière que j’écris mes livres, il y a une idée de départ. Je commence à écrire la première phrase, la deuxième suit et la troisième vient après. L’histoire s’installe comme ça. »
Au départ, c’était Antoine qui prenait la parole. Assez rapidement, Marie m’a dit : "écoute, je ne veux pas que ça soit lui qui raconte ma version de l’histoire!" Après deux chapitres d’écrits, Marie s’est incrustée dans la narration. Elle ajoute son grain de sel ou rectifie certaines pensées.