La criminalité au féminin en 13 nouvelles
Radio-Canada
Qu’est-ce qui amène une femme à embrasser la criminalité? Comment une femme ordinaire, qui pourrait être votre voisine, franchit la ligne et commet un crime? C’est de ce questionnement qu’est né Criminelles, paru aux Éditions Alire, un recueil de nouvelles noires écrit à quatre mains par Ariane Gélinas et Maureen Martineau.
Les deux autrices se sont rencontrées il y a quelques années lors du festival Les printemps meurtriers, consacré à la littérature policière et d’enquête et à la littérature noire. Toutes deux ont également publié des nouvelles dans la revue Alibis, la seule revue qui publiait des nouvelles noires et policières, mais qui a fermé ses portes en 2016. De là est venue l’idée de constituer un recueil.
Complices dans l’écriture
Venant du théâtre, Maureen Martineau était habituée à travailler en équipe. Comme elle travaillait seule depuis longtemps et que l’ennui la guettait, elle a proposé de coécrire un recueil de nouvelles à Ariane Gélinas. J’ai beaucoup aimé sa façon d’écrire, le fait qu’elle ancrait ses histoires dans le territoire perdu, c’était vraiment mon champ d’écriture aussi, explique Maureen Martineau, dont le premier roman, Le jeu de l’ogre, a reçu le prix d’excellence du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Toutes deux se sont donné comme consigne d’écrire chacune de leur côté six nouvelles dans lesquelles sont mises en scène des femmes commettant des crimes variés : pas seulement des meurtres, mais aussi des délits de fuite, des voies de fait ou simplement la complicité par le silence.
Si les synopsis ont été inventés puis sélectionnés en équipe, les 12 premières nouvelles ont été écrites chacune de leur côté. Des fois, c’est plus une enquête, d’autres fois, c’est complètement une histoire noire. Il n’y avait pas grand chance qu’on se recoupe, parce qu’on est dans des univers différents. Notre peur, c’était vraiment : est-ce que notre style va être assez proche pour coexister dans un même recueil?
Des 13 nouvelles qui composent le recueil, une seule – la dernière – a été écrite conjointement. J’ai écrit un premier jet. Maureen est repassée, on a réécrit par-dessus l’autre environ huit fois pour que ça devienne un texte commun. On ne peut pas dire qui a écrit telle phrase, dit Ariane Gélinas, qui est aussi directrice littéraire et adjointe à la coordination aux éditions d’art Le Sabord.