La Cour suprême limite les efforts de Washington pour s’attaquer aux émissions de GES
Radio-Canada
La très conservatrice Cour suprême des États-Unis a limité jeudi les moyens fédéraux de lutter contre le réchauffement climatique dans un arrêt qui pourrait plus largement compliquer tous les efforts de régulation de l'État américain.
La haute juridiction a estimé que l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon, qui produisent près de 20 % de l'électricité aux États-Unis.
La Maison-Blanche a immédiatement dénoncé une décision dévastatrice et appelé le Congrès à mettre l'Amérique sur le chemin d'un futur énergétique plus propre et plus sûr.
L'arrêt a été adopté par les six magistrats conservateurs de la Cour.
Mettre une limite aux émissions de dioxyde de carbone à un niveau qui imposerait de renoncer, au niveau national, au charbon pour produire l'électricité pourrait être une solution pertinente à la crise d'aujourd'hui. Mais il n'est pas crédible que le Congrès ait donné à l'EPA l'autorité d'adopter une telle mesure, écrit le juge John Roberts en leur nom.
Mais leurs trois collègues progressistes se sont dissociés d'une décision jugée effrayante. La Cour a retiré à l'Agence de protection de l'environnement le pouvoir que le Congrès lui a donné de répondre au ''problème le plus pressant de notre époque'', écrit la juge Elena Kagan, en rappelant que les six années les plus chaudes ont été enregistrées au cours de la dernière décennie.
Reflétant les divisions de la société américaine sur les questions environnementales, la décision a été immédiatement saluée par le parti républicain, hostile à toute régulation fédérale et défenseur des énergies fossiles.
Aujourd'hui, la Cour suprême rend le pouvoir au peuple, a estimé son chef au Sénat, Mitch McConnell, en reprochant au président démocrate Joe Biden de mener une guerre contre les énergies à prix abordable malgré l'inflation.
Mais les démocrates, à l'instar de la jeune élue Alexandria Ocasio-Cortez, ont jugé la décision catastrophique.