La Cour suprême des États-Unis enterre un décret migratoire contesté de Trump
Radio-Canada
La Cour suprême américaine a donné raison jeudi à Joe Biden, qui avait annulé un décret migratoire contesté de l'ex-président Donald Trump consistant à renvoyer au Mexique les demandeurs d'asile arrêtés à la frontière pendant l'examen de leur dossier.
À une très faible majorité (5 contre 4), les juges ont estimé que l'arrêt du renvoi automatique des migrants vers le Mexique ne violait pas la loi américaine sur l'immigration.
La mesure, baptisée Rester au Mexique (Remain in Mexico), avait été mise en œuvre en 2019 au moment où les États-Unis enregistraient un afflux de réfugiés à la frontière avec le Mexique.
Elle avait été très critiquée par les associations de défense des droits civiques, au moment où le président Trump avait fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un des marqueurs de sa politique.
L'arrêt de cette mesure avait été annoncé en février 2021, quelques semaines seulement après la prise de fonction de Joe Biden, puis mis en application en juin.
Mais deux États, le Texas et le Missouri, avaient contesté la décision devant un tribunal, qui leur avait donné raison, estimant que mettre un terme à cette disposition était contraire à la loi sur l'immigration, en obligeant les forces de l'ordre à libérer les migrants arrêtés, faute de place dans les centres de rétention. La décision avait été validée par une cour d'appel.
Le gouvernement avait ensuite revu sa copie, fin octobre 2021, en prenant compte des décisions judiciaires, puis avait saisi la Cour suprême.
Celle-ci a en conséquence estimé jeudi que le décret du ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas pris en octobre ne violait pas la loi sur l'immigration et remplaçait bien le précédent qui avait été attaqué par les deux États.
Chaque année, des dizaines de milliers de migrants d'Amérique centrale et d'Amérique latine cherchent à rejoindre les États-Unis, fuyant la violence et la pauvreté dans leurs pays, et plusieurs centaines y perdent la vie.