La communauté noire encore sous-représentée en santé
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Dans le cadre du mois de l’Histoire des Noirs qui se poursuit tout février, rencontre avec Déborah St-Victor qui a écrit les portraits de quatre professionnels de la santé noirs et membres de la faculté de médecine de Montréal, pour inspirer les jeunes d’une communauté sous-représentée dans ce domaine.
Deux raisons ont poussé Déborah St-Victor à tirer le portrait de ces professionnels de la santé noirs. La première est qualifiée «d’héritage familial» par Déborah, née à Montréal de parents haïtiens, et sœur aînée de Katia St-Victor, la présidente et fondatrice du Salon des jeunes entrepreneurs internationaux.La seconde raison est professionnelle, puisque Déborah St-Victor, âgée de 45 ans, occupe le poste de Technicienne en coordination du travail de bureau au département de la communication de la faculté de médecine de Montréal (UdeM), et prépare aussi un BAC par cumul en communication.
Ce choix de portraits de personnes noires a été décidé dans le cadre d’un exercice pour l’Atelier de rédaction professionnelle à l’UdeM, supervisé par le professeur Luc PANNETON et la tutrice de Déborah Geneviève Raymond, qui ont tous deux «embrassé totalement le projet» explique Déborah, très reconnaissante. «Si je n’avais pas eu du vent dans mes ailes, je n’aurais probablement pas osé mettre en avant une communauté noire souvent pointée du doigt ou laissée en arrière» estime-t-elle.
«Souvent nos jeunes pensent que la santé est un domaine auquel ils n’ont pas accès. Que c’est trop difficile, voire impossible à atteindre» explique Déborah St-Victor, qui décide alors de raconter le parcours de vie de quatre professionnels de la santé.Le sénégalais Pape-Mamadou Sene, résident en médecine interne, Nadège Zanré, médecin R2 en obstétrique et gynécologie originaire du Burkina Faso, le Médecin de famille Emmanuel Patrice Valcin et la nutritionniste/diététiste Sandrine Staco, tous d’eux d’origine haïtienne. Au fil des lignes, ces professionnels de la santé racontent les embûches sur le chemin des études, de l’immigration, les peurs, les doutes aussi, et les problèmes financiers, jusqu’à la consécration. «Je voulais montrer qu’il y a des gens qui réussissent, une approche constructive» précise Déborah.
Déborah St-Victor est allée encore plus loin en organisant aussi une rencontre entre ces quatre professionnels de la santé et quatre étudiants, âgés de 16 à 22 ans, qui étudient déjà en sciences de la santé ou aspirent à le faire.
«Je voulais être pionnière de quelque chose pour favoriser l’échange et l’entraide» explique Déborah.
C’est un samedi matin, via Zoom, que ces huit personnes se sont retrouvées pour un échange communautaire de près de deux heures qui a permis le partage d’expériences et la mise en contact entre différentes générations. Les jeunes sont ressortis enchantés et motivés par cet échange. Certains ont même entamé la démarche de contacter en privé les professionnels pour demander conseil et y voir plus clair dans leur avenir.